ArticleL8222.6 En vigueur depuis le 25 décembre 2013 - AUTONOME. Sans préjudice des articles L. 8222-1 à L. 8222-3, toute personne morale de droit public ayant contracté avec une entreprise, informée par écrit par un agent de contrÎle de la situation irréguliÚre de cette entreprise au regard des formalités mentionnées aux articles L
ArticleL. 8221-6 Code du travail ; Article L. 8221-5 Code du travail ; Article L. 8223-1 Code du travail. PARTAGE. Fabien Baiata Jâai Ă cĆur dâaccompagner les entreprises dans le succĂšs dâun Ă©cosystĂšme de compĂ©tences externes, en garantissant le respect rĂ©glementaire qui nous est tous imposĂ©. Je mâengage donc Ă participer Ă des manifestations
DĂCLARATIONPRĂALABLE Ă LâEMBAUCHE URSSAF PĂLE EMPLOI CARSAT Services de santĂ© au travail CPAM Cette dĂ©claration unique doit ĂȘtre adressĂ©e Ă votre Urssaf OBLIGATOIREMENT AVANT LâEMBAUCHE, sous peine de sanctions (art. L.1221-10, L.1221-11 et L.8221-5 du code du travail) A âą ĂTABLISSEMENT EMPLOYEUR
travaildissimulé et indemnités conventionnelles de licenciement au regard de l'article L.8223-1 code du travail. La chambre sociale retient, qu'en cas de rupture de relations de travail, le salarié, si l'employeur a eu recours ou commentant des faits prévus aux articles L8223-1 et L.8221-5 du code du travail, la
n 2 du casier judiciaire pour les infractions mentionnĂ©es aux articles L.1146-1, L. 8221-1, L. 8221-3, L. 8221-5, L. 8231-1, L. 8241-1, L. 8251-1, L. 8251-2 du Code du Travail ou des articles 131-39-5° et de lâarticle 225-1 du Code PĂ©nal ou des infractions de mĂȘme nature dans un autre Etat de lâUnion EuropĂ©enne ; 4) ne pas ĂȘtre en Ă©tat de liquidation judiciaire prĂ©vue Ă l
Rappelonsnotamment que lâarticle L. 8221-5 du Code du travail dispose que : « Est rĂ©putĂ© travail dissimulĂ© par dissimulation dâemploi salariĂ© le fait pour tout employeur : 1° Soit de se soustraire intentionnellement Ă lâaccomplissement de la formalitĂ© prĂ©vue Ă lâarticle L. 1221-10, relatif Ă la dĂ©claration prĂ©alable Ă lâembauche ;
. Le salariĂ© auquel un employeur a eu recours sans ĂȘtre dĂ©clarĂ© travail dissimulĂ© par dissimulation dâactivitĂ© ou par dissimulation dâemploi a droit, en cas de rupture de la relation de travail, Ă une indemnitĂ© forfaitaire Ă©gale Ă 6 mois de salaire article L. 8223-1 du Code du travail. La Cour de Cassation a jugĂ© que cette indemnitĂ© se cumule avec les autres indemnitĂ©s auxquelles le salariĂ© aurait droit en cas de rupture du contrat de travail. En effet, la chambre sociale a, Ă deux reprises, considĂ©rĂ© que lâindemnitĂ© pour travail dissimulĂ© a la nature dâune sanction civile, contrairement Ă lâindemnitĂ© forfaitaire en cas de rupture Cass. Soc. 6 fĂ©vrier 2013, n° ; Cass. soc., 15 mai 2013, n° En effet, la Cour de cassation est venu prĂ©ciser le 6 fĂ©vrier 2013 quâau regard de la nature de sanction civile de cette indemnitĂ©, les dispositions du Code du travail ne font pas obstacle au cumul de lâindemnitĂ© forfaitaire avec les indemnitĂ©s de toute nature auxquelles le salariĂ© a droit en cas de rupture de la relation de travail. En lâespĂšce, le cumul de lâindemnitĂ© forfaitaire pour travail dissimulĂ© et de lâindemnitĂ© conventionnelle de licenciement a Ă©tĂ© validĂ©. Elle a par la suite confirmĂ© dans son arrĂȘt du 15 mai 2013 la position quâelle avait adoptĂ©e. Si dans lâarrĂȘt du 6 fĂ©vrier 2013 il Ă©tait question du cumul avec les indemnitĂ©s de licenciement, dans le cas prĂ©sent il sâagissait des indemnitĂ©s versĂ©es en cas de mise Ă la retraite. Avant cet arrĂȘt, lâindemnitĂ© forfaitaire se cumulait avec toutes les indemnitĂ©s de rupture du contrat. Elle se cumulait donc avec lâindemnitĂ© pour licenciement sans cause rĂ©elle et sĂ©rieuse Cass. soc. 12 janvier 2006, n° lâindemnitĂ© pour irrĂ©gularitĂ© de la procĂ©dure de licenciement Cass. soc. 12 janvier 2006, n° les dommages et intĂ©rĂȘts pour violation de lâordre des licenciements Cass. soc. 12 janvier 2006, n° les indemnitĂ©s compensatrices de prĂ©avis et de congĂ©s payĂ©s Cass. soc. 12 janvier 2006, n° et Toutefois, elle ne se cumulait pas avec lâindemnitĂ© de licenciement, lĂ©gale ou conventionnelle. Dans cette derniĂšre hypothĂšse, le juge devait accorder la plus Ă©levĂ©e des deux Cass. soc. 12 janvier 2006, n° et Cass. soc. 12 janvier 2012, n° La Cour de cassation opĂšre donc un revirement de sa jurisprudence en la matiĂšre lâindemnitĂ© forfaitaire pour travail dissimulĂ© est donc cumulable avec lâindemnitĂ© de licenciement. Contacter JDB Avocats ? Le cabinet JDB Avocats spĂ©cialiste en droit social et en droit du travail est compĂ©tent pour rĂ©pondre Ă toutes vos questions. Pour toute autre question nâhĂ©sitez pas Ă nous contacter via notre formulairepar tĂ©lĂ©phone au 01 42 56 96 96par mail Ă contact Notre Ă©quipe dâavocats rĂ©pondra Ă toutes vos interrogations dans les meilleurs dĂ©lais. Demande de devis en ligne gratuit. Auteur MaĂźtre Dahlia Arfi-ElkaĂŻmMaĂźtre Dahlia Arfi-ElkaĂŻm, avocat au Barreau de Paris est associĂ©e du cabinet JDB AVOCATS, elle intervient dans le domaine du droit des affaires en conseil et contentieux.
Code du travailChronoLégi Article L8221-8 - Code du travail »Version à la date format JJ/MM/AAAAou duVersion en vigueur depuis le 01 mai 2008 Naviguer dans le sommaire du code Version en vigueur depuis le 01 mai 2008 Un décret en Conseil d'Etat détermine les conditions d'application des dispositions du présent en haut de la page
Par un arrĂȘt du 4 mars 2020 Cass. Soc. 4 mars 2020, n° la Cour de cassation a ouvert un nouveau chapitre dans la problĂ©matique de la qualification de la relation entre travailleurs chauffeurs, livreurs⊠et plateformes en ligne servant dâintermĂ©diaires, entraĂźnant aussi des incertitudes quant Ă lâavenir de lâubĂ©risation du travail. Dans un arrĂȘt du 4 mars 2020 [1], la Chambre sociale de la Cour de cassation requalifiait en contrat de travail le lien unissant une plateforme en ligne servant dâintermĂ©diaire et un de ses chauffeurs en raison du lien de subordination les unissant. Câest dans un contexte dâincertitudes sur la nature de la relation de travail qui unissait les travailleurs dits indĂ©pendants » et les plateformes en ligne, que la Cour de cassation a rendu cette dĂ©cision attendue des acteurs du travail et observateurs du droit. Le droit social français prĂ©voit deux rĂ©gimes juridiques pour encadrer les relations de travail, le rĂ©gime salariĂ© et le rĂ©gime indĂ©pendant. Ces rĂ©gimes diffĂ©rents ont pour nature dâapporter une protection aux travailleurs a proportion de leur niveau dâautonomie dans lâexĂ©cution de leur activitĂ© professionnelle. Des critĂšres permettent Ă la jurisprudence de contrĂŽler le bien-fondĂ© de la qualification choisie par lâemployeur des relations de travail et, le cas Ă©chĂ©ant, dâordonner une requalification, comme cela a Ă©tĂ© le cas avec lâarrĂȘt du 4 mars 2020. I- Une relation salariĂ©e en cas de rĂ©union de trois critĂšres classiques. Le droit social français adopte une vision binaire de la nature des relations de travail, dâun cĂŽtĂ© le travail indĂ©pendant ; de lâautre, le travail salariĂ©. Lâarticle L. 8221-6 du Code du travail Ă©tablit une prĂ©somption de travail indĂ©pendant pour les personnes immatriculĂ©es auprĂšs de registres divers Registre du Commerce et des SociĂ©tĂ©s, RĂ©pertoire des MĂ©tiers, Registre des Agents commerciauxâŠ. Ce mĂȘme article L. 8221-6 pose la possibilitĂ© de renverser cette prĂ©somption dâindĂ©pendance si lâon rapporte la preuve que la personne fournit directement ou par une personne interposĂ©e des prestations aÌ un donneur dâordre dans des conditions qui la placent dans un lien de subordination juridique permanente aÌ lâĂ©gard de ce donneur dâordre. La jurisprudence a dĂ©fini le travail salariĂ© par trois critĂšres lâĂ©tablissement dâun contrat, le versement dâune rĂ©munĂ©ration et lâexistence dâun lien de subordination. Câest lâarrĂȘt de la Cour de cassation du 13 novembre 1996 dit SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale qui a notamment placĂ© le critĂšre du lien de subordination comme clĂ© de voĂ»te de la qualification de travail salariĂ©. En outre, la jurisprudence dĂ©duit ce lien de subordination du pouvoir de lâemployeur lorsquâil donne des directives au salariĂ©, en contrĂŽle la rĂ©alisation et en sanctionne les manquements⊠A contrario, le travail indĂ©pendant est dĂ©fini par la possibilitĂ© de se constituer une clientĂšle propre, la libertĂ© de fixer ses tarifs et la libertĂ© de fixer les conditions dâexĂ©cution de la prestation de service. Par ailleurs, et il est important de le rappeler les parties ne peuvent Ă elles seules dĂ©cider de soustraire un travailleur au statut de salariĂ©, lequel dĂ©coule des conditions dans lesquelles il accomplit son travail [2]. De mĂȘme, lâexistence dâune relation salariĂ©e ne dĂ©pend pas non plus de la dĂ©nomination qui en serait donnĂ©e dans le contrat, mais bien, encore, des conditions de fait, donc, dans lesquelles est exercĂ©e lâactivitĂ© professionnelle [3]. Cette reprĂ©sentation duale des relations de travail en droit social français conduit le juge Ă opĂ©rer un raisonnement selon une logique par dĂ©faut si les faits ne permettent pas de caractĂ©riser les critĂšres du travail indĂ©pendant, alors la relation de travail est salariĂ©e. Cette conception de la relation de travail par le droit français trouve ses limites avec lâapparition dâun nouveau phĂ©nomĂšne Ă©conomique lâubĂ©risation. II- LâubĂ©risation du travail un bouleversement du modĂšle du travail français. LâubĂ©risation, Ă prĂ©sent solidement installĂ©e dans le nouveau monde », a mĂȘme dĂ©sormais trouvĂ© place dans le Larousse, qui la dĂ©finit comme la remise en cause du modĂšle Ă©conomique dâun secteur dâactivitĂ© par lâarrivĂ©e dâun nouvel acteur proposant les mĂȘmes services Ă des prix moindres, effectuĂ©s par des indĂ©pendants plutĂŽt que des salariĂ©s, via des plateformes de rĂ©servation sur Internet ». Ainsi, lâubĂ©risation consiste en lâapparition dans les annĂ©es 2010 dâun nouvel acteur dans le milieu socio-Ă©conomique les plateformes en ligne de travail. Ces nouveaux acteurs mettent en relation des clients avec des professionnels enregistrĂ©s sous le rĂ©gime indĂ©pendant. Or, il va sans dire que ces sociĂ©tĂ©s imposent, de fait, le statut dâindĂ©pendant aux professionnels inscrits sur la plateforme. Ecartant ainsi toutes les obligations attachĂ©es au statut de salariĂ© et, ce faisant, les droits sociaux dont auraient pu jouir ces travailleurs du nouveau monde. Disons-le clairement en lâĂ©tat actuel du droit, notre arsenal juridique social apprĂ©hende bien mal le statut juridique de cette nouvelle masse de travailleurs. On peut seulement souligner le vote de la loi n° 2016-1088 du 8 aoĂ»t 2016 [4], caractĂ©risĂ©e dâailleurs par un champ dâaction fort circonscrit, introduisant une obligation pour ces plateformes en ligne de prendre en charge une partie de la protection sociale des professionnels qui leur sont affiliĂ©s. Au-delĂ de ce point, il faut bien reconnaĂźtre que le statut juridique de ces travailleurs nâest guĂšre prĂ©vu dans nos lois, nos rĂšglements ou dĂ©crets. Les Avocats, interpelĂ©s par ce vide lĂ©gislatif au cours de ces derniĂšres annĂ©es, ont initiĂ© plusieurs saisines devant les Conseils de prudâhommes territorialement compĂ©tents avec lâobjectif de voir requalifier la relation de travail de ces travailleurs en relation salariĂ©e. III- Les juges au secours des travailleurs du nouveau monde. Dans un premier temps, les juges du fond se sont montrĂ©s rĂ©ticents Ă requalifier en contrat de travail la relation unissant les plateformes en ligne Ă ces nouveaux travailleurs v. A. Fabre, Les travailleurs des plateformes sont-ils des salariĂ©s ?, Dr. social 2018, p. 547. Ce nâest quâen novembre 2018 que la Cour de cassation se prononçait pour la premiĂšre fois sur une demande de requalification en contrat de travail, de la relation unissant une plateforme en ligne Ă un indĂ©pendant », et ce, sur le fondement de lâarticle L. 8221-6 du Code du travail Cass. soc. 28 nov. 2018, n° Dans cet arrĂȘt, la Chambre sociale de la Cour de cassation a estimĂ© que la Cour dâappel nâa pas tirĂ© les conseÌquences leÌgales de ses constatations dont il reÌsultait lâexistence dâun pouvoir de direction et de controÌle de lâexeÌcution de la prestation caracteÌrisant un lien de subordination ». Pour apprĂ©cier ces circonstances de fait, rappelons que les juges du fond disposent dâun pouvoir souverain. Câest ensuite avec lâarrĂȘt rĂ©cent du 4 mars 2020 - auquel une large publicitĂ© a Ă©tĂ© donnĂ©e diffusion sur son site internet, communiquĂ© de presse en plusieurs langues [5] , reprise dans son rapport annuel des arrĂȘts essentiels - que la Cour de cassation est venue confirmer la jurisprudence Ă©tablie, requalifiant en contrat de travail la relation nouĂ©e entre les travailleurs et les plateformes en ligne, et ce, au regard tant du lien de subordination existant, que des pouvoirs de direction, de contrĂŽle et de sanction Ă disposition de ces plateformes en ligne pourvoyeuses de main dâĆuvre. Dâune part, le Premier Avocat gĂ©nĂ©ral dans son avis - suivi par la Cour de cassation dans son arrĂȘt - rappelle la place incontestable du statut de travailleur indĂ©pendant dans lâarsenal juridique français, en ce compris la prĂ©somption de non-salariat de lâarticle L. 8221-6 du Code du travail [6]. Dâautre part, en prenant cette position, la Cour de cassation entĂ©rine une vision rigoureuse de la subordination juridique consĂ©cutive dâune relation de travail salariĂ©e. Câest lĂ une dĂ©cision logique sâinscrivant dans le sillage dâune jurisprudence liant le travail salariĂ© Ă la situation de subordination. A cĂŽtĂ© de cette volontĂ© de protection de ces faux indĂ©pendants », la position de la Chambre sociale se justifie dâautant plus du point de vue de lâĂ©galitĂ© de traitement avec les sociĂ©tĂ©s disposant de travailleurs salariĂ©s ayant des charges plus importantes, des obligations de sĂ©curitĂ© et de protection sociale significatives. Ces plateformes en ligne nâayant que peu de charges fixes, elles peuvent plus aisĂ©ment facturer des prestations en-deçà des tarifs du marchĂ© et mettre alors en difficultĂ© les entreprises bĂąties sur le modĂšle social français, ainsi que le relevait lâan passĂ© un article de la Gazette du Palais du 17 septembre 2019 [7]. En dĂ©finitive, cet arrĂȘt du 4 mars 2020 ouvre la voie Ă une requalification massive en contrats de travail des travailleurs prĂ©caires liĂ©s aux plateformes en ligne... Et, ce faisant, fragilise incontestablement et durablement le modĂšle Ă©conomique de lâubĂ©risation qui avait jusquâalors acquis un dĂ©veloppement exponentiel. IV- Quel avenir pour le modĂšle français de relations de travail ? Que le droit du travail soit apprĂ©hendĂ© par les politiques publiques comme un outil pouvant influer sur la baisse du chĂŽmage et sur la relance de lâĂ©conomie nâest pas nouveau. Du Contrat PremiĂšre Embauche » [8], en passant par le Contrat Nouvelle Embauche » [9] ou encore, plus rĂ©cemment, avec les Ordonnances Macron » modifiant notamment le rĂ©gime indemnitaire du licenciement [10], les gouvernements successifs sâemploient, selon le vocable, Ă simplifier » les relations individuelles de travail, Ă les dĂ©passionner », Ă les assouplir », Ă les flexibiliser », en poursuivant constamment lâantienne bien connue dâun objectif gagnant / gagnant ». Parmi les observateurs du droit social, des voix se font parallĂšlement entendre, annonçant la fin de notre droit du travail actuel et proclamant lâavĂšnement dâun droit du travail nouveau, Ă la carte » [11] . Si la prĂ©sentation nâest pas inintĂ©ressante par la sĂ©mantique choisie et par la communication gĂ©nĂ©rale rafraichissante, on peine nĂ©anmoins Ă comprendre ce que pourrait devenir, concrĂštement, dans le statut juridique, dans les droits et les obligations de lâemployeur et du travailleur, ce droit social moderne » . On rappellera utilement quâaujourdâhui, le droit du travail français organise principalement une protection des salariĂ©s grĂące Ă la loi, grĂące au Code du travail. Or, ce systĂšme, rĂ©guliĂšrement objet de critiques, fait progressivement la part belle Ă la nĂ©gociation collective loi du 4 mai 2004, loi du 20 aoĂ»t 2008, loi du 08 aoĂ»t 2016⊠[12], permettant une organisation conventionnelle des rĂšgles encadrant les relations de travail. Pour illustration, depuis lâentrĂ©e en vigueur de la loi Travail » du 08 aoĂ»t 2016, une convention de branche en matiĂšre de temps de travail, de congĂ©s payĂ©s, de taux de majoration des heures supplĂ©mentaires⊠devient supplĂ©tive par rapport Ă un accord dâentreprise. Câest dans ce contexte quâil convient dâautant plus de garder Ă lâesprit que les travailleurs de ces plateformes en ligne sont, pour une trĂšs large part, des personnes en fragilitĂ© Ă©conomique ayant besoin de travailler pour subvenir aux nĂ©cessitĂ©s de la vie et dont lâemploi de livreur, ou de chauffeur constitue leur activitĂ© professionnelle principale. Priver ces travailleurs des droits sociaux les plus Ă©lĂ©mentaires une rĂ©munĂ©ration constante, un temps de travail encadrĂ©, une assurance-maladie, un rĂ©gime dâindemnisation-chĂŽmage⊠pour mieux sĂ©curiser le dĂ©veloppement de ces start-ups en ligne servant dâintermĂ©diaires, apparaĂźtrait donc particuliĂšrement injuste socialement, et incongru juridiquement. Ainsi, lâidĂ©e selon laquelle il conviendrait dâorienter le modĂšle français vers un droit social moderne », au-delĂ du flou de cette antienne bien connue, est en rĂ©alitĂ© sans nul doute une idĂ©e hĂ©ritĂ©e de lâancien monde », Ă lâexact opposĂ© de lâidĂ©e de modernitĂ© Ă laquelle elle rattache - Ă dessein - sa pertinence. Et si la modernitĂ© passait par oublier un peu la modification rĂ©guliĂšre du droit du travail au profit de mesures incitatives fortes pour les entreprises qui, grĂące Ă leur innovation, concluraient des contrats de travail Ă temps complet, par leur recherche dâune diversification dans les missions confiĂ©es aux travailleurs telle pĂ©riode du planning des tĂąches de livraison, telle autre pĂ©riode des missions sur le dĂ©veloppement de lâappli ou de la plateforme en ligne pour les livreurs geeks », telle autre pĂ©riode du planning des missions de courses pour nos seniors. ? Câest probablement vers cette voie que les entrepreneurs novateurs devront se tourner au regard de la jurisprudence de la Cour de cassation, suite Ă ses arrĂȘts du 28 novembre 2018 et du 4 mars 2020. Sans nul doute serait-il pertinent dâaccompagner ce mouvement jurisprudentiel rigoureux par des mesures budgĂ©taires incitatives pour la crĂ©ation Ă temps complet de ces emplois non dĂ©localisables. Romain Pagnac Avocat au Barreau de Bordeaux - Docteur en Droit ChargĂ© dâenseignement Ă lâUniversitĂ© de Bordeaux Recommandez-vous cet article ? Donnez une note de 1 Ă 5 Ă cet article Lâavez-vous apprĂ©ciĂ© ? Notes de l'article [1] Cass. Soc. 4 mars 2020, n° [2] Cass. Ass. plein., 4 mars 1983, n° et n° [3] Cass. soc., 17 avril 1991, n° [4] Loi n° 2016-1088 du 8 aoĂ»t 2016 relative au travail, Ă la modernisation du dialogue social et Ă la sĂ©curisation des parcours professionnels, insĂ©rant dans le Code du travail les articles Ă prĂ©voyant ainsi des garanties minimales de protection. [6] Avis du Premier Avocat gĂ©nĂ©ral relatif Ă lâarrĂȘt n°374 du 4 mars 2020 pourvoi n° [7] J-C RODA, Sale temps pour les plateformes », Gaz. Pal., 17 sept. 2019 n°359. [8] Le contrat premiĂšre embauche » CPE Ă©tait un type de CDI Ă destination des moins de 26 ans prĂ©vu par lâarticle 8 de la loi 2006-396 du 31 mars 2006 pour lâĂ©galitĂ© des chances. La contestation dâune partie de la population avait alors fait reculer le pouvoir exĂ©cutif, contraint de le retirer et de le remplacer par un dispositif visant Ă favoriser lâinsertion professionnelle des jeunes en difficultĂ©. [9] Le contrat nouvelles embauches » CNE avait Ă©tĂ© mis en place par lâordonnance n°2005-893 du 2 aoĂ»t 2005 Ă destination des petites entreprises. Ce contrat avait pour spĂ©cificitĂ© dâĂ©carter les rĂšgles classiques de rupture du CDI durant les deux premiĂšres annĂ©es suivant la date de sa conclusion. Le CNE a Ă©tĂ© abrogĂ© par la loi du 25 juin 2008. [10] Les ordonnances Macron en date du 22 septembre 2017 sont au nombre de 5 1. lâordonnance relative au renforcement de la nĂ©gociation collective, 2. lâordonnance relative Ă la nouvelle organisation du dialogue social et Ă©conomique dans lâentreprise et favorisant lâexercice et la valorisation des responsabilitĂ©s syndicales, 3. lâordonnance relative Ă la prĂ©visibilitĂ© et Ă la sĂ©curisation des relations de travail, 4. lâordonnance portant diverses mesures relatives au cadre de la nĂ©gociation collective 5. lâordonnance relative Ă la prĂ©vention et Ă la prise en compte des effets de lâexposition Ă certains facteurs de risques professionnels et au compte professionnel de prĂ©vention. [11] Tribune de Jacques BARTHELEMY et Gilbert CETTE parue dans Le Monde le 11 mars 2020 AprĂšs lâarrĂȘt contre Uber, il faut construire un nouveau droit social ». [12] La loi du 4 mai 2004 avait donnĂ© des marges dâautonomie Ă la nĂ©gociation dâentreprise en prĂ©voyant des verrous, notamment la dĂ©finition de domaines rĂ©servĂ©s pour lesquels lâaccord dĂ©rogatoire nâest pas admis salaires minima, classifications, garanties complĂ©mentaires de santĂ©, mutualisation des fonds de la formation, Ă©galitĂ© professionnelle F/H et prĂ©vention de la pĂ©nibilitĂ© - art. L. 2232-5 du Code du travail, ou encore la possibilitĂ© pour les conventions de branche dâinterdire les dĂ©rogations sur des sujets⊠Lâautonomie des accords dâentreprise Ă©tait, de ce fait, assez rĂ©duite, notamment dans les secteurs industriel et commercial. La loi du 20 aoĂ»t 2008 a, par la suite, permis Ă un accord dâentreprise portant sur certains sujets de sâappliquer, en dĂ©pit des dispositions dâun accord de branche. Autrement dit, lâaccord dâentreprise prime sur lâaccord de branche. La loi du 8 aoĂ»t 2016 a confortĂ© cette rĂšgle en autorisant une primautĂ© quasi-totale de lâaccord dâentreprise sur les accords de branche lĂ oĂč il Ă©tait auparavant encore possible de choisir entre accord de branche Ă©tendu ou accord dâentreprise, ce dernier sâimpose dĂ©sormais dans la quasi-totalitĂ© des domaines du droit du travail.
Passer au contenuACCUEILEric ROCHEBLAVEPrĂ©sentationLa Presse en parleAvis ClientsAVOCAT SPĂCIALISTEAvocat SpĂ©cialisteMontpellier AVOCATCabinet dâAvocat MontpellierAvocat Droit du Travail MontpellierAVOCAT URSSAFMise en demeure de lâURSSAF que faut-il faire ?Motivez correctement vos oppositions aux contraintes de lâURSSAF !Comment contester un redressement de cotisations URSSAF ?Signification de contrainte par huissier de justice comment se dĂ©fendre ?AVOCAT MSA â MutualitĂ© Sociale AgricoleAvocat Caisse dâAssurance Retraite et de la SantĂ© au Travail CARSAT â Caisse Nationale dâAssurance Vieillesse CNAVAVOCAT Commission de Recours Amiable CRAMotivez bien votre saisine de la Commission de Recours Amiable !Que faire Ă rĂ©ception ou en lâabsence de rĂ©ception dâune dĂ©cision de la Commission de Recours Amiable CRA ?Attention au contenu de votre lettre de saisine de la commission de recours amiable !AVOCAT PĂŽle Social du Tribunal JudiciaireSignification de contrainte par huissier de 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exercĂ© un pouvoir de sanction »â le contrat de partenariat » ayant liĂ© ce chauffeur Ă la sociĂ©tĂ© Uber Ă©tait un contrat de travailLa sociĂ©tĂ© Uber BV utilise une plate-forme numĂ©rique et une application afin de mettre en relation avec des clients, en vue dâun transport urbain, des chauffeurs VTC exerçant leur activitĂ© sous un statut dâ chauffeur, aprĂšs la clĂŽture dĂ©finitive de son compte par la sociĂ©tĂ© Uber BV, avait saisi la juridiction prudâhomale dâune demande de requalification de la relation contractuelle en contrat de son arrĂȘt Uber du 4 mars 2020 la Cour de Cassation rappelĂ© que Selon lâarticle L. 8221-6 du code du travail, les personnes physiques, dans lâexĂ©cution de lâactivitĂ© donnant lieu Ă immatriculation sur les registres ou rĂ©pertoires que ce texte Ă©numĂšre, sont prĂ©sumĂ©es ne pas ĂȘtre liĂ©es avec le donneur dâordre par un contrat de travail. »Dans un arrĂȘt Take Eat Easy Soc., 28 novembre 2018, pourvoi n° la Cour de cassation a dĂ©jĂ jugĂ©, que les dispositions de lâarticle L. 8221-6 du code du travail, nâĂ©tablissent quâune prĂ©somption simple qui peut ĂȘtre renversĂ©e lorsque ces personnes fournissent des prestations dans des conditions qui les placent dans un lien de subordination juridique permanente Ă lâĂ©gard du donneur dâ une jurisprudence Ă©tablie, lâexistence dâune relation de travail salariĂ©e ne dĂ©pend ni de la volontĂ© exprimĂ©e par les parties ni de la dĂ©nomination quâelles ont donnĂ©es Ă leur convention, mais des conditions de fait dans lesquelles est exercĂ©e lâactivitĂ© professionnelle Soc., 17 avril 1991, pourvoi n° Bull. V n° 200 ; Soc., 19 dĂ©cembre 2000, pourvoi n° Bull. V, n° 437 ; Soc., 9 mai 2001, pourvoi n° Bull. V, n° 155.Lâexistence dâun contrat de travail peut ĂȘtre Ă©tablie lorsque ces personnes fournissent des prestations dans des conditions qui les placent dans un lien de subordination juridique permanente Ă lâĂ©gard du donneur dâ son arrĂȘt Uber du 4 mars 2020 la Cour de Cassation rappelĂ© que Selon la jurisprudence constante de la Cour Soc., 13 nov. 1996, n° 94-13187, Bull. V n° 386, SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale, le lien de subordination est caractĂ©risĂ© par lâexĂ©cution dâun travail sous lâautoritĂ© dâun employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, dâen contrĂŽler lâexĂ©cution et de sanctionner les manquements de son cette mĂȘme jurisprudence, peut constituer un indice de subordination le travail au sein dâun service organisĂ© lorsque lâemployeur en dĂ©termine unilatĂ©ralement les conditions dâexĂ©cution. »En ce qui concerne le critĂšre du travail salariĂ©, la jurisprudence de la chambre sociale de la Cour de cassation est fixĂ©e depuis lâarrĂȘt SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale du 13 novembre 1996 Soc., 13 novembre 1996, pourvoi n° Bull. V n° 386 selon lequel âle lien de subordination est caractĂ©risĂ© par lâexĂ©cution dâun travail sous lâautoritĂ© dâun employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, dâen contrĂŽler lâexĂ©cution et de sanctionner les manquements de son subordonnĂ© ; le travail au sein dâun service organisĂ© peut constituer un indice du lien de subordination lorsque lâemployeur dĂ©termine unilatĂ©ralement les conditions dâexĂ©cution du travail.âDans lâarrĂȘt prononcĂ© le 4 mars 2020, la chambre sociale a estimĂ© quâil nâĂ©tait pas possible de sâĂ©carter de cette dĂ©finition dĂ©sormais traditionnelle et a refusĂ© dâadopter le critĂšre de la dĂ©pendance Ă©conomique suggĂ©rĂ© par certains effet, dâune part la Cour de justice de lâUnion europĂ©enne, tant sur le terrain de la directive 2003/88/CE du Parlement europĂ©en et du Conseil du 4 novembre 2003 concernant certains aspects de lâamĂ©nagement du temps de travail que sur celui de la directive 89/391/CEE du Conseil, du 12 juin 1989, concernant la mise en oeuvre de mesures visant Ă promouvoir lâamĂ©lioration de la sĂ©curitĂ© et de la santĂ© des travailleurs au travail, dĂ©cide que la notion de travailleur visĂ©e dans ces deux textes communautaires est une notion autonome, câest-Ă -dire dĂ©fini par le droit de lâUnion europĂ©enne lui-mĂȘme et non pas renvoyĂ©e pour sa dĂ©finition au droit interne de chaque Etat membre voir notamment CJUE, 14 octobre 2010, Union syndicale Solidaires IsĂšre, C-428/09 ; CJUE, 7 avril 2011, Dieter May, C-519/09 ; CJUE, 26 mars 2015, Fenoll, C-316/13 ; voir par ailleurs lâarticle 3 de la directive 89/391 prĂ©citĂ©e. Or la dĂ©finition donnĂ©e du travailleur par la Cour de justice est semblable Ă celle de la chambre sociale depuis lâarrĂȘt SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale, câest-Ă -dire le critĂšre du lien de subordination CJUE, arrĂȘt Fenoll, 26 mars 2015, prĂ©c..Dâautre part, dans sa dĂ©cision n° 2019-794 DC du 20 dĂ©cembre 2019 par laquelle le Conseil constitutionnel a censurĂ© en partie lâarticle 44 de la loi dâorientation des mobilitĂ©s en ce quâil Ă©cartait le pouvoir de requalification par le juge de la relation de travail dâun travailleur de plate-forme en contrat de travail, le Conseil constitutionnel sâest rĂ©fĂ©rĂ© Ă de multiples reprises au critĂšre de lâĂ©tat de subordination juridique voir les points 25 et 28.Sans modifier en quoi que ce soit la jurisprudence Ă©tablie depuis lâarrĂȘt SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale de 1996, la Cour de cassation a approuvĂ© la cour dâappel dâavoir requalifiĂ© la relation de travail dâun chauffeur de VTC avec la sociĂ©tĂ© Uber BV en contrat de effet, le critĂšre du lien de subordination se dĂ©compose en trois Ă©lĂ©ments â le pouvoir de donner des instructionsâ le pouvoir dâen contrĂŽler lâexĂ©cutionâ le pouvoir de sanctionner le non-respect des instructions au travail indĂ©pendant, il se caractĂ©rise par les Ă©lĂ©ments suivants la possibilitĂ© de se constituer une clientĂšle propre, la libertĂ© de fixer ses tarifs, la libertĂ© de fixer les conditions dâexĂ©cution de la prestation de la cour dâappel a notamment constatĂ© 1° que ce chauffeur a intĂ©grĂ© un service de prestation de transport créé et entiĂšrement organisĂ© par cette sociĂ©tĂ©, service qui nâexiste que grĂące Ă cette plate-forme, Ă travers lâutilisation duquel il ne constitue aucune clientĂšle propre, ne fixe pas librement ses tarifs ni les conditions dâexercice de sa prestation de transport ;2° que le chauffeur se voit imposer un itinĂ©raire particulier dont il nâa pas le libre choix et pour lequel des corrections tarifaires sont appliquĂ©es si le chauffeur ne suit pas cet itinĂ©raire ;3° que la destination finale de la course nâest parfois pas connue du chauffeur, lequel ne peut rĂ©ellement choisir librement, comme le ferait un chauffeur indĂ©pendant, la course qui lui convient ou non ;4° que la sociĂ©tĂ© a la facultĂ© de dĂ©connecter temporairement le chauffeur de son application Ă partir de trois refus de courses et que le chauffeur peut perdre lâaccĂšs Ă son compte en cas de dĂ©passement dâun taux dâannulation de commandes ou de signalements de comportements problĂ©matiques ».Ainsi, dans son arrĂȘt UBER du 4 mars 2020, la Cour de cassation a jugĂ© A cet Ă©gard, la cour dâappel a retenu que M. X⊠a Ă©tĂ© contraint pour pouvoir devenir partenaire » de la sociĂ©tĂ© Uber BV et de son application Ă©ponyme de sâinscrire au Registre des MĂ©tiers et que, loin de dĂ©cider librement de lâorganisation de son activitĂ©, de rechercher une clientĂšle ou de choisir ses fournisseurs, il a ainsi intĂ©grĂ© un service de prestation de transport créé et entiĂšrement organisĂ© par la sociĂ©tĂ© Uber BV, qui nâexiste que grĂące Ă cette plateforme, service de transport Ă travers lâutilisation duquel il ne constitue aucune clientĂšle propre, ne fixe pas librement ses tarifs ni les conditions dâexercice de sa prestation de transport, qui sont entiĂšrement rĂ©gis par la sociĂ©tĂ© Uber BV. La cour dâappel a retenu, Ă propos de la libertĂ© de se connecter et du libre choix des horaires de travail, que le fait de pouvoir choisir ses jours et heures de travail nâexclut pas en soi une relation de travail subordonnĂ©e, dĂšs lors que lorsquâun chauffeur se connecte Ă la plateforme Uber, il intĂšgre un service organisĂ© par la sociĂ©tĂ© Uber BV. Au sujet des tarifs, la cour dâappel a relevĂ© que ceux-ci sont contractuellement fixĂ©s au moyen des algorithmes de la plateforme Uber par un mĂ©canisme prĂ©dictif, imposant au chauffeur un itinĂ©raire particulier dont il nâa pas le libre choix, puisque le contrat prĂ©voit en son article une possibilitĂ© dâajustement par Uber du tarif, notamment si le chauffeur a choisi un itinĂ©raire inefficace », M. X⊠produisant plusieurs corrections tarifaires qui lui ont Ă©tĂ© appliquĂ©es par la sociĂ©tĂ© Uber BV et qui traduisent le fait quâelle lui donnait des directives et en contrĂŽlait lâ des conditions dâexercice de la prestation de transport, la cour dâappel a constatĂ© que lâapplication Uber exerce un contrĂŽle en matiĂšre dâacceptation des courses, puisque, sans ĂȘtre dĂ©menti, M. X⊠affirme que, au bout de trois refus de sollicitations, lui est adressĂ© le message Ătes-vous encore lĂ ? », la charte invitant les chauffeurs qui ne souhaitent pas accepter de courses Ă se dĂ©connecter tout simplement », que cette invitation doit ĂȘtre mise en regard des stipulations du point du contrat, selon lesquelles Uber se rĂ©serve Ă©galement le droit de dĂ©sactiver ou autrement de restreindre lâaccĂšs ou lâutilisation de lâApplication Chauffeur ou des services Uber par le Client ou un quelconque de ses chauffeurs ou toute autre raison, Ă la discrĂ©tion raisonnable dâUber », lesquelles ont pour effet dâinciter les chauffeurs Ă rester connectĂ©s pour espĂ©rer effectuer une course et, ainsi, Ă se tenir constamment, pendant la durĂ©e de la connexion, Ă la disposition de la sociĂ©tĂ© Uber BV, sans pouvoir rĂ©ellement choisir librement, comme le ferait un chauffeur indĂ©pendant, la course qui leur convient ou non, ce dâautant que le point du contrat stipule que le chauffeur obtiendra la destination de lâutilisateur, soit en personne lors de la prise en charge, ou depuis lâApplication Chauffeur si lâutilisateur choisit de saisir la destination par lâintermĂ©diaire de lâApplication mobile dâUber », ce qui implique que le critĂšre de destination, qui peut conditionner lâacceptation dâune course est parfois inconnu du chauffeur lorsquâil doit rĂ©pondre Ă une sollicitation de la plateforme Uber, ce que confirme le constat dâhuissier de justice dressĂ© le 13 mars 2017, ce mĂȘme constat indiquant que le chauffeur dispose de seulement huit secondes pour accepter la course qui lui est proposĂ©e. Sur le pouvoir de sanction, outre les dĂ©connexions temporaires Ă partir de trois refus de courses dont la sociĂ©tĂ© Uber reconnaĂźt lâexistence, et les corrections tarifaires appliquĂ©es si le chauffeur a choisi un itinĂ©raire inefficace », la cour dâappel a retenu que la fixation par la sociĂ©tĂ© Uber BV dâun taux dâannulation de commandes, au demeurant variable dans chaque ville » selon la charte de la communautĂ© Uber, pouvant entraĂźner la perte dâaccĂšs au compte y participe, tout comme la perte dĂ©finitive dâaccĂšs Ă lâapplication Uber en cas de signalements de comportements problĂ©matiques » par les utilisateurs, auxquels M. X⊠a Ă©tĂ© exposĂ©, peu important que les faits reprochĂ©s soient constituĂ©s ou que leur sanction soit proportionnĂ©e Ă leur commission. »La Cour de cassation a en consĂ©quence approuvĂ© la cour dâappel dâavoir dĂ©duit de lâensemble de ces Ă©lĂ©ments lâexĂ©cution dâun travail sous lâautoritĂ© dâun employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, dâen contrĂŽler lâexĂ©cution et de sanctionner les manquements et dâavoir jugĂ© que, dĂšs lors, le statut de travailleur indĂ©pendant du chauffeur Ă©tait dans son arrĂȘt UBER du 4 mars 2020, la Cour de cassation a jugĂ© La cour dâappel, qui a ainsi dĂ©duit de lâensemble des Ă©lĂ©ments prĂ©cĂ©demment exposĂ©s que le statut de travailleur indĂ©pendant de M. X⊠était fictif et que la sociĂ©tĂ© Uber BV lui avait adressĂ© des directives, en avait contrĂŽlĂ© lâexĂ©cution et avait exercĂ© un pouvoir de sanction, a, sans dĂ©naturation des termes du contrat et sans encourir les griefs du moyen, inopĂ©rant en ses septiĂšme, neuviĂšme et douziĂšme branches, lĂ©galement justifiĂ© sa dĂ©cision. »Lâexistence en lâespĂšce dâun lien de subordination lors des connexions du chauffeur de VTC Ă lâapplication Uber est ainsi reconnue, la Cour de cassation ayant exclu de prendre en considĂ©ration le fait que le chauffeur nâa aucune obligation de connexion et quâaucune sanction nâexiste en cas dâabsence de connexions quelquâen soit la durĂ©e Ă la diffĂ©rence de ce qui existait dans lâapplication Take Eat Easy. En effet, la Cour de justice de lâUnion europĂ©enne retient que la qualification de prestataire indĂ©pendant » donnĂ©e par le droit national nâexclut pas quâune personne doit ĂȘtre qualifiĂ©e de travailleur », au sens du droit de lâUnion, si son indĂ©pendance nâest que fictive, dĂ©guisant ainsi une vĂ©ritable relation de travail CJUE,13 janvier 2004, Allonby, C-256/01, point 71 ; CJUE, 4 dĂ©cembre 2014, C-413/13, FNV Kunsten Informatie en Media, point 35 et que le fait quâaucune obligation ne pĂšse sur les travailleurs pour accepter une vacation est sans incidence dans le contexte en cause CJUE, 13 janvier 2004, Allonby, prĂ©c., point 72.Tandis quâun rĂ©gime intermĂ©diaire entre le salariat et les indĂ©pendants existe dans certains Ătats europĂ©ens, comme au Royaume-Uni le rĂ©gime des âworkersâ, rĂ©gime intermĂ©diaire entre les âemployeesâ et les âindependentsâ, ainsi quâen Italie contrats de âcollaborazione coordinata e continuativaâ, âcollaborazione a progettoâ, le droit français ne connaĂźt que deux statuts, celui dâindĂ©pendant et de travailleur de cassation, 4 mars 2020 n° Note explicative relative Ă lâarrĂȘt n°374 du 4 mars 2020 â Chambre sociale arrĂȘt dit Uber »Ainsi, le pourvoi de la sociĂ©tĂ© Uber BV Ă lâencontre de lâarrĂȘt de la Cour dâappel, Paris du 10 Janvier 2019 a Ă©tĂ© rejetĂ©AprĂšs avoir dit que le contrat ayant liĂ© ce chauffeur Ă la sociĂ©tĂ© Uber BV est un contrat de travail, la Cour dâappel de Paris avait renvoyĂ© lâaffaire devant le Conseil de Prudâhommes de Paris pour statuer sur les demandes du salariĂ© Sur la base dâun taux horaire de salaire de base dâun montant de 28,99 euros brut,Sur la base dâune moyenne de rĂ©munĂ©ration brute mensuelle avant intĂ©gration des heures supplĂ©mentaires dâun montant de euros brut,Sur la base dâune moyenne de rĂ©munĂ©ration brute mensuelle aprĂšs intĂ©gration des heures supplĂ©mentaires dâun montant de euros brut,CONDAMNER solidairement Uber France et Uber BV Ă verser Ă Monsieur P. les sommes suivantes * sur lâexĂ©cution du contrat de travail Au titre de la convention collective applicable â euros dâindemnitĂ© pour les dimanches travaillĂ©s, sur le fondement de lâarticle 7 quater de lâannexe I Ouvrier de la convention collective Transport » et de lâavenant n°106 du 4 avril 2016â euros dâindemnitĂ© de repas, sur le fondement des articles 8 et 9 de lâannexe I Ouvrier de la convention collective Transport » et de lâavenant n°65 du 5 juillet 2016â 96,60 euros dâindemnitĂ© de repas pour service de nuit, sur le fondement de lâarticle 12 de lâannexe I Ouvrier de la convention collective Transport » et de lâavenant n°65 du 5 juillet 2016â euros dâindemnisation pour travail de nuit, sur le fondement de lâarticle 9 de lâaccord ARTT du 18 avril 2002 de la convention collective Transport » et selon les taux horaires reconstituĂ©sAu titre de la durĂ©e lĂ©gale du travail â euros de rappel de salaire au titre des heures supplĂ©mentaires, sur le fondement des articles et suivants du code du travail â de congĂ©s y affĂ©rents 10%â euros de rappel de salaire au titre de la contrepartie obligatoire pour les heures supplĂ©mentaires au-delĂ du contingent annuel, sur le fondement des articles et du code du travail et de lâarticle 5 de lâaccord du 18 avril 2002â euros de dommages et intĂ©rĂȘt pour non-respect des durĂ©es maximales de travail, sur le fondement des articles et L. 3121-20 du Code du travail 1 moisâ euros de dommages et intĂ©rĂȘt pour travail dissimulĂ©, sur le fondement des articles et du code du travail 6 mois* sur le licenciement sans cause rĂ©elle et sĂ©rieuse â euros dâindemnitĂ© compensatrice de prĂ©avis, sur le fondement de lâarticle 5 de la lâannexe I Ouvrier 1 moisâ 211 euros de congĂ©s y affĂ©rents 10%â euros de dommages et intĂ©rĂȘts pour licenciement abusif, sur le fondement de lâarticle du code du travail 4 moisEn tout Ă©tat de cause, Ă lâencontre dâUber France et dâUber BV ORDONNER les intĂ©rĂȘts lĂ©gaux, pour les crĂ©ances salariales, Ă compter de la rĂ©ception de la convocation devant le Bureau de Conciliation et dâOrientation du Conseil de Prudâhommes de Paris, pour les crĂ©ances indemnitaires, Ă compter de la dĂ©cision ;ORDONNER la capitalisation des intĂ©rĂȘts ; »Vos avis sur MaĂźtre Eric ROCHEBLAVEEric ROCHEBLAVE Avocat SpĂ©cialiste en Droit du Travail et Droit de la SĂ©curitĂ© Sociale Barreau de Montpellier savoir est une richesse qui se partage ! 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Le travail dissimulĂ© ou familiĂšrement appelĂ© "travail au noir" est lourde de consĂ©quences pour lâemployeur. En raison des implications, et de ses consĂ©quences, toute action en justice doit ĂȘtre faite sur la base dâĂ©lĂ©ments objectifs et matĂ©riellement constatĂ©s. Il importe donc de voir les situations dans lesquelles il y a travail dissimulĂ© et la rĂ©pression en la matiĂšre. Le lĂ©gislateur a progressivement renforcĂ© la lutte contre le travail illĂ©gal. Le travail illĂ©gal vise les cas de travail dissimulĂ©, le prĂȘt illicite de main-dâĆuvre, le cumul irrĂ©gulier dâemplois, lâemploi irrĂ©gulier des travailleurs Ă©trangers et la fausse dĂ©claration en vue dâobtenir des revenus de remplacement. Depuis la loi du 11 mars 1997 relative au renforcement de la lutte contre le travail illĂ©gal, le terme de travail clandestin a Ă©tĂ© remplacĂ© par celui de travail dissimulĂ© afin dâĂ©viter la confusion entre la situation des ressortissants Ă©trangers ne disposant pas de titre rĂ©gulier pour travailler ou de sĂ©jour et celle des travailleurs non dĂ©clarĂ©s par lâemployeur. Le dispositif de lutte contre le travail illĂ©gal a Ă©tĂ© renforcĂ© par la loi du 16 juin 2011. Le travail dissimulĂ© est dĂ©fini et interdit par les articles L. 8221-2, L. 8221-3 et L. 8221-5 du Code du travail. Le Code du travail vise deux types de situations. En cas de travail dissimulĂ©, le contrevenant sâexpose Ă des sanctions financiĂšres, pĂ©nales et administratives. Le salariĂ©, victime dispose en outre de plusieurs voies pour faire reconnaĂźtre son prĂ©judice. I- Champ dâapplication du travail dissimulĂ© La loi dĂ©termine les situations dans lesquelles il y a travail dissimulĂ©. Le Code du travail renvoie Ă deux hypothĂšses. Le travail dissimulĂ© par dissimulation dâactivitĂ© Article L. 8221-3 du Code du travail Le travail dissimulĂ© par dissimulation dâemploi salariĂ© Article L. article L. 8221-5 du code du travail A- Le travail dissimulĂ© par dissimulation dâactivitĂ© Quelles sont ces situations et les activitĂ©s spĂ©cifiques visĂ©es ? 1- Les cas incriminĂ©s Cette hypothĂšse a cours en cas de crĂ©ation de sociĂ©tĂ© ou dâentreprise. Lâarticle L. 8221-3 du Code du travail dĂ©finit la dissimulation dâactivitĂ© Est rĂ©putĂ© travail dissimulĂ© par dissimulation dâactivitĂ©, lâexercice Ă but lucratif dâune activitĂ© de production, de transformation, de rĂ©paration ou de prestation de services ou lâaccomplissement dâactes de commerce par toute personne qui, se soustrayant intentionnellement Ă ses obligations 1° Soit nâa pas demandĂ© son immatriculation au rĂ©pertoire des mĂ©tiers ou, dans les dĂ©partements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, au registre des entreprises ou au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s, lorsque celle-ci est obligatoire, ou a poursuivi son activitĂ© aprĂšs refus dâimmatriculation, ou postĂ©rieurement Ă une radiation ; 2° Soit nâa pas procĂ©dĂ© aux dĂ©clarations qui doivent ĂȘtre faites aux organismes de protection sociale ou Ă lâadministration fiscale en vertu des dispositions lĂ©gales en vigueur. » Lâinfraction est donc constituĂ©e par lâexercice dâune activitĂ© professionnelle sans lâaccomplissement des formalitĂ©s dâimmatriculation au rĂ©pertoire des mĂ©tiers, au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s ou au registre des entreprises. Lorsque lâimmatriculation nâest pas obligatoire, câest lâabsence des dĂ©clarations obligatoires qui est sanctionnĂ©e. Ainsi, pour les professions libĂ©rales, agricoles et similaires, le dĂ©lit de travail dissimulĂ© est constituĂ© par le dĂ©faut de dĂ©clarations obligatoires auprĂšs des organismes fiscaux et de protection sociale. La dissimulation dâactivitĂ© est Ă©galement constituĂ© lorsque toute personne qui exerce une activitĂ© Ă but lucratif ne procĂšde pas aux dĂ©clarations qui doivent ĂȘtre faites auprĂšs des organismes de protection sociale de lâadministration fiscale. Est Ă©galement constitutif du dĂ©lit de travail dissimulĂ© La poursuite dâactivitĂ© Ă la suite dâune liquidation judiciaire ou aprĂšs un refus dâimmatriculation, ou encore aprĂšs la radiation dâun registre professionnel ; Lâabsence dâimmatriculation dâun Ă©tablissement secondaire ; Lâexercice dâune activitĂ© diffĂ©rente de celle pour laquelle lâimmatriculation a Ă©tĂ© requise. La Chambre criminelle de la Cour de cassation a ainsi jugĂ©e Ă propos du dĂ©faut dâinscription modificative au rĂ©pertoire des mĂ©tiers [] la demande dâinscription modificative audit rĂ©pertoire Ă©tant une formalitĂ© obligatoire, son omission volontaire doit ĂȘtre assimilĂ©e au dĂ©faut dâimmatriculation prĂ©vu Ă lâarticle L. 324-10. 1o du Code du travail » Cass. crim. 23-5-1995 n° 2- Les activitĂ©s visĂ©es Lâarticle L. 8221-3 du Code du travail Ă©nonce quâil sâagit de lâexercice Ă but lucratif dâune activitĂ© de production, de transformation, de rĂ©paration ou de prestation de services ou lâaccomplissement dâactes de commerce par toute personne qui, se soustrayant intentionnellement Ă ses obligations ». LâURSSAF prĂ©cise quâil sâagit de toutes activitĂ©s des secteurs Ă©conomiques de lâindustrie et des services, les activitĂ©s de commerce et de vente. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, il sâagit de toutes les activitĂ©s lucratives quâelles soient exercĂ©es par des travailleurs indĂ©pendants, des professions libĂ©rales, des sociĂ©tĂ©s ou tout autre personne morale. B- Le travail dissimulĂ© par dissimulation dâemploi salariĂ© Dans cette situation, câest lâemployeur qui est visĂ© et non pas dans la crĂ©ation dâactivitĂ© comme dans lâhypothĂšse prĂ©cĂ©dente. 1-Les situations incriminĂ©es Lâarticle L. 8221-5 du Code du travail dĂ©finit la situation de dissimulation dâemploi salariĂ©. Est rĂ©putĂ© travail dissimulĂ© par dissimulation dâemploi salariĂ© le fait pour tout employeur 1° Soit de se soustraire intentionnellement Ă lâaccomplissement de la formalitĂ© prĂ©vue Ă lâarticle L. 1221-10, relatif Ă la dĂ©claration prĂ©alable Ă lâembauche ; 2° Soit de se soustraire intentionnellement Ă lâaccomplissement de la formalitĂ© prĂ©vue Ă lâarticle L. 3243-2, relatif Ă la dĂ©livrance dâun bulletin de paie, ou de mentionner sur ce dernier un nombre dâheures de travail infĂ©rieur Ă celui rĂ©ellement accompli, si cette mention ne rĂ©sulte pas dâune convention ou dâun accord collectif dâamĂ©nagement du temps de travail conclu en application du titre II du livre Ier de la troisiĂšme partie. » Ainsi, lâemployeur qui ne dĂ©clare pas ses salariĂ©s et ne dĂ©clare pas la rĂ©munĂ©ration exacte commet un dĂ©lit de travail dissimulĂ©. De ce fait, la remise dâun bulletin de paie ne mentionnant quâune partie de la rĂ©munĂ©ration versĂ©e est constitutive de travail dissimulĂ© par dissimulation dâemploi salariĂ©. Lâemployeur est susceptible dâĂȘtre poursuivi pour infraction de travail illĂ©gal mais aussi une infraction fiscale ou infraction relative Ă la protection sociale. La situation de travail dissimulĂ© peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©e lorsque lâemployeur soutient que le travail est bĂ©nĂ©vole se caractĂ©risant par une absence de contrat de travail et soutenant que les travailleurs sont des travailleurs indĂ©pendants, artisans, ou des professions libĂ©rales. Le juge a ainsi requalifiĂ© la relation en contrat de travail. Ainsi le juge a dĂ©cidĂ© que sous le couvert de contrats de sous-traitance fictifs, le prĂ©venu avait en connaissance de cause employĂ© des salariĂ©s dissimulĂ©s » Cass. crim. 22 fĂ©vrier 2000, n°99-84643. Pour une entreprise commerciale, le bĂ©nĂ©volat, de par son but non lucratif, ne peut constituer le moyen de pourvoir des postes nĂ©cessaires Ă la rĂ©alisation de lâobjet social. La jurisprudence a caractĂ©risĂ© la situation de travail dissimulĂ© en cas dâemploi irrĂ©gulier de salariĂ©s, mĂȘme Ă titre occasionnel. quâil nâimporte que le recours Ă ces pratiques ait Ă©tĂ© occasionnel, lâarticle L. 324-10 du Code du travail dans sa rĂ©daction applicable Ă lâespĂšce, ne faisant pas du caractĂšre habituel une condition de lâinfraction » Cass. crim. 30 juin 1995, n°94-82375. Le travail dissimulĂ© est aussi caractĂ©risĂ© en cas dâemploi dâun faux stagiaire. le statut dĂ©rogatoire de stage suppose que lâobjectif de celui-ci soit en relation avec la formation de lâĂ©tudiant et quâil y ait une convention avec lâĂ©tablissement qui assure la formation, les tĂąches confiĂ©es Ă Ana-Maria Y... et Anna Z... nâĂ©taient pas en rapport avec leurs Ă©tudes et lâorganisme signataire de la convention de stage nâassurait aucune formation ; que les juges en dĂ©duisent que le dĂ©lit de fourniture illĂ©gale de main-dâĆuvre Ă but lucratif est constituĂ© Ă lâencontre de la sociĂ©tĂ© Actions langues qui savait que les emplois quâelle proposait ne rentraient pas dans le cadre dâune convention de stage » ; Cass. crim 26 mai 2010, n°09-86095 Le travail dissimulĂ© est aussi caractĂ©risĂ© par le fait de dĂ©signer des personnes comme Ă©tant cogĂ©rants alors quâen rĂ©alitĂ© ces derniĂšres Ă©taient des salariĂ©s. Dans cette espĂšce, les cogĂ©rants Ă©taient en rĂ©alitĂ© des salariĂ©s de la SARL, Ă©levĂ©s Ă ces fonctions pour dissimuler le montage juridique rĂ©alisĂ© Cass. crim. 21 juin 1999, n°98-88103. Les travailleurs indĂ©pendants lorsquâil est Ă©tabli quâun faux travailleur indĂ©pendant ou un faux auto-entrepreneur doit ĂȘtre requalifiĂ© en salariĂ©, le donneur dâordre qui a eu recours Ă ce dernier est considĂ©rĂ© comme lâemployeur de ce salariĂ© dissimulĂ©. Ainsi, nombre de "prestations de services" de faux indĂ©pendants sont requalifiĂ©es en contrats de travail. Le cas du forfait jour le salariĂ© titulaire dâun forfait jours voit son temps de travail dĂ©comptĂ© en jours et non plus en heures. Ainsi, sur le bulletin de paie, le nombre dâheures nâest pas mentionnĂ©. Dans une espĂšce, lâemployeur a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă verser une indemnitĂ© de six mois de salaire au titre du travail dissimulĂ© Mais attendu, dâabord, que la cour dâappel, qui a constatĂ© que lâemployeur avait appliquĂ© au salariĂ© le systĂšme du forfait en jours sans quâait Ă©tĂ© conclue une convention de forfait en jours et relevĂ© que ce cadre travaillait rĂ©guliĂšrement plus de dix heures par jour, a fait ressortir le caractĂšre intentionnel de lâabsence de la mention, sur les bulletins de salaire, de toutes les heures accomplies au delĂ de la durĂ©e lĂ©gale ». Si le salariĂ© dĂ©montre la volontĂ© de lâemployeur dâĂ©chapper Ă la dĂ©claration de ces heures, il peut ĂȘtre considĂ©rĂ© dans une situation de travail dissimulĂ© puisque le bulletin de paie ne fait pas apparaĂźtre la rĂ©alitĂ© des heures effectivement travaillĂ©es et payĂ©es. Une fois encore, le travail dissimulĂ© suppose que soit concrĂ©tisĂ© le caractĂšre intentionnel de la dĂ©marche de lâemployeur. Pour la Chambre sociale de la Cour de cassation, la sous-Ă©valuation, pendant plusieurs annĂ©es, dâun bulletin de paie caractĂ©rise le travail dissimulĂ© Mais attendu que la dissimulation dâemploi salariĂ© prĂ©vue par lâarticle L. 8221-5 du code du travail est caractĂ©risĂ©e lorsquâil est Ă©tabli que lâemployeur a, de maniĂšre intentionnelle, mentionnĂ© sur le bulletin de paie un nombre dâheures de travail infĂ©rieur Ă celui rĂ©ellement effectuĂ© ; que les juges du fond apprĂ©cient souverainement lâexistence dâune telle intention » Cass. soc. 20-6-2013, n°10-20507. En cas de convention ou dâaccord dâannualisation du temps de travail, il nây a pas de dĂ©lit de sous-Ă©valuation du bulletin de paie Cass. crim. 16-4-2013 n° 2- Les activitĂ©s visĂ©es LâURSSAF prĂ©cise que toutes les activitĂ©s, quelle quâen soit la nature, pour laquelle il y a emploi de personnel salariĂ©s est concernĂ©. Sont cependant exclues les travaux dâurgence dont lâexĂ©cution immĂ©diate est nĂ©cessaire pour prĂ©venir les accidents imminents ou organiser les mesures de sauvetage. En ce qui concerne la dissimulation dâemploi salariĂ©, la volontĂ© de dissimuler doit ĂȘtre rĂ©elle. La Chambre criminelle de la Cour de cassation prĂ©cise rĂ©guliĂšrement que cette attitude doit ĂȘtre intentionnelle Mais attendu que la dissimulation dâemploi salariĂ© prĂ©vue par le dernier alinĂ©a de lâarticle L. 324-10 du Code du travail nâest caractĂ©risĂ©e que sâil est Ă©tabli que lâemployeur a, de maniĂšre intentionnelle, mentionnĂ© sur les bulletins de paie un nombre dâheures de travail infĂ©rieur Ă celui rĂ©ellement effectuĂ© » Cass. crim. 29 octobre 2003, n°01-44940. II- La rĂ©pression du travail illĂ©gal Le lĂ©gislateur a organisĂ© une protection du salariĂ© en cas de travail dissimulĂ©, la jurisprudence en prĂ©cise les contours. Par ailleurs, le lĂ©gislateur organise un systĂšme de rĂ©pression en cas de travail dissimulĂ©. A- Au regard de la situation du salariĂ© Le salariĂ© a un droit dâinformation sur sa situation. En cas de travail dissimulĂ© Ă©tabli, il peut obtenir le rĂ©tablissement des droits. 1- Droit dâinformations du salariĂ© Selon lâarticle du Code du travail, Le salariĂ© obtient des agents de contrĂŽle mentionnĂ©s Ă lâarticle L. 8271-7, dans des conditions dĂ©finies par dĂ©cret, les informations relatives Ă lâaccomplissement par son employeur de la dĂ©claration prĂ©alable Ă lâembauche le concernant ». Il sâagit des services de la police judiciaire, de la direction gĂ©nĂ©rale des impĂŽts, de la direction gĂ©nĂ©rale des douanes, des organismes de SĂ©curitĂ© sociale, des caisses de mutualitĂ© agricole, de lâinspection du travail, des affaires maritimes, de lâaviation civile ou des transports terrestres. Par exemple, un salariĂ© qui a des doutes sur la rĂ©gularitĂ© de sa situation peut demander au service de lâURSSAF sâil a Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement dĂ©clarĂ©. Le salariĂ© obtient les informations relatives Ă lâaccomplissement par lâemployeur de la dĂ©claration prĂ©alable Ă lâembauche le concernant sur demande Ă©crite. La rĂ©ponse par les services concernĂ©s doit ĂȘtre adressĂ©e au salariĂ© dans les trente jours qui suivent la rĂ©ception de sa demande. Par ailleurs, il convient de prĂ©ciser que la situation de travail dissimulĂ© justifie la prise dâacte de la rupture. 2- Une indemnitĂ© forfaitaire de six mois de salaire Le salariĂ© peut, au moment de la rupture de son contrat de travail, formuler une demande dâindemnisation pour travail dissimulĂ© devant le Conseil de prudâhommes. Sâil est Ă©tabli une situation de travail dissimulĂ©, le salariĂ© a droit Ă une indemnitĂ© de six mois de salaire. La Chambre sociale de la Cour de cassation a jugĂ© que lâindemnitĂ© forfaitaire peut se cumuler avec les indemnitĂ©s de toute nature avec les indemnitĂ©s de toute nature auxquelles le salariĂ© a droit en cas de rupture de la relation de travail Cass. soc. 06 fĂ©v. 2013, n°11-23738. Cette indemnitĂ© peut donc se cumuler avec lâindemnitĂ© pour licenciement sans cause rĂ©elle et sĂ©rieuse ; lâindemnitĂ© pour non-respect de la procĂ©dure de licenciement ; lâindemnitĂ© de requalification dâun CDD en CDI ; les dommages et intĂ©rĂȘts pour violation de lâordre des licenciements ; lâindemnitĂ© compensatrice de prĂ©avis et lâindemnitĂ© de congĂ©s payĂ©s. 3- Dommages et intĂ©rĂȘts du prĂ©judice rĂ©sultant de la dissimulation Le salariĂ© a la possibilitĂ© dâobtenir des dommages et intĂ©rĂȘts pour faire rĂ©parer le prĂ©judice causĂ© par la dissimulation de son emploi. Ce prĂ©judice peut dĂ©couler de la difficultĂ© Ă trouver un logement ou Ă obtenir un crĂ©dit faute de bulletins de paie 4- ResponsabilitĂ© civile Le salariĂ© qui a Ă©tĂ© en situation de travail dissimulĂ© doit rĂ©gulariser sa situation fiscale et sociale. Si la volontĂ© de frauder du salariĂ© est Ă©tablie, il peut Ă titre de sanction se voir priver du bĂ©nĂ©fice de certaines prestations sociales. Tout ou partie des indemnitĂ©s journaliĂšres dues par le salariĂ© peut ĂȘtre retenue par les organismes de maladie Les ASSEDIC peuvent supprimer le revenu de remplacement et sanctionner pĂ©nalement le travailleur pour fraude aux allocations. B- Sanctions pĂ©nales et administrative Lâemployeur qui a Ă©tĂ© reconnu coupable de travail dissimulĂ© encourt des sanctions pĂ©nales mais aussi des sanctions administratives. De mĂȘme, peut ĂȘtre reconnu coupable de lâinfraction de travail illĂ©gal le client qui conclut des contrats avec une sociĂ©tĂ© dont il nâa pas vĂ©rifiĂ© si elle sâĂ©tait acquittĂ©e de lâaccomplissement des formalitĂ©s obligatoires Article L. 8222-2 du Code du travail. 1- Sanctions pĂ©nales Toute infraction Ă lâinterdiction du travail dissimulĂ© est puni dâun emprisonnement de trois ans et dâune amende de 45 000 225 000 pour les personnes morales, et de peine complĂ©mentaire notamment dâinterdiction dâexercer lâactivitĂ© professionnelle Article L 8224-1 du Code de Commerce. Lâemploi dissimulĂ© dâun mineur soumis Ă lâobligation scolaire est puni de cinq ans dâemprisonnement et de 75 000 dâamende. 2- Sanctions administratives Aux sanctions pĂ©nales, sâajoutent des sanctions administratives. Il sâagit notamment de La dissolution si la personne morale a Ă©tĂ© créée pour commettre les faits ; Lâinterdiction dâexercer lâactivitĂ© pendant cinq ans au plus directement ou par personne interposĂ©e ; La fermeture de lâĂ©tablissement jusquâĂ trois mois sur simple transmission du procĂšs-verbal au prĂ©fet ; Le remboursement des aides publiques octroyĂ©es au cours des 12 mois prĂ©cĂ©dant lâĂ©tablissement du procĂšs verbal ; Le refus des aides publiques Ă lâemploi et Ă la formation professionnelle pour une durĂ©e maximale de cinq ans aux personnes physiques et morales ayant Ă©tĂ© verbalisĂ©es pour une infraction de travail dissimulĂ© ; Lâexclusion des marchĂ©s publics jusquâĂ cinq ans Il ressort en dĂ©finitive que la situation de travail dissimulĂ© est assez complexe et tient compte de situation dâespĂšce, lâintention de frauder devant ĂȘtre rĂ©elle. Lâemployeur devra Ă©viter toute situation ambiguĂ« pouvant conduire Ă le faire condamner pour dĂ©lit de travail dissimulĂ©. La dĂ©nonciation du salariĂ© pour travail dissimulĂ© est suffisamment grave pour lâemployeur, il devra obtenir de maniĂšre objective tous les Ă©lĂ©ments indispensables avant toute action judiciaire.
l 8221 6 du code du travail