ArticleL8222.6 En vigueur depuis le 25 dĂ©cembre 2013 - AUTONOME. Sans prĂ©judice des articles L. 8222-1 Ă  L. 8222-3, toute personne morale de droit public ayant contractĂ© avec une entreprise, informĂ©e par Ă©crit par un agent de contrĂŽle de la situation irrĂ©guliĂšre de cette entreprise au regard des formalitĂ©s mentionnĂ©es aux articles L ArticleL. 8221-6 Code du travail ; Article L. 8221-5 Code du travail ; Article L. 8223-1 Code du travail. PARTAGE. Fabien Baiata J’ai Ă  cƓur d’accompagner les entreprises dans le succĂšs d’un Ă©cosystĂšme de compĂ©tences externes, en garantissant le respect rĂ©glementaire qui nous est tous imposĂ©. Je m’engage donc Ă  participer Ă  des manifestations DÉCLARATIONPRÉALABLE À L’EMBAUCHE URSSAF PÔLE EMPLOI CARSAT Services de santĂ© au travail CPAM Cette dĂ©claration unique doit ĂȘtre adressĂ©e Ă  votre Urssaf OBLIGATOIREMENT AVANT L’EMBAUCHE, sous peine de sanctions (art. L.1221-10, L.1221-11 et L.8221-5 du code du travail) A ‱ ÉTABLISSEMENT EMPLOYEUR travaildissimulĂ© et indemnitĂ©s conventionnelles de licenciement au regard de l'article L.8223-1 code du travail. La chambre sociale retient, qu'en cas de rupture de relations de travail, le salariĂ©, si l'employeur a eu recours ou commentant des faits prĂ©vus aux articles L8223-1 et L.8221-5 du code du travail, la n 2 du casier judiciaire pour les infractions mentionnĂ©es aux articles L.1146-1, L. 8221-1, L. 8221-3, L. 8221-5, L. 8231-1, L. 8241-1, L. 8251-1, L. 8251-2 du Code du Travail ou des articles 131-39-5° et de l’article 225-1 du Code PĂ©nal ou des infractions de mĂȘme nature dans un autre Etat de l’Union EuropĂ©enne ; 4) ne pas ĂȘtre en Ă©tat de liquidation judiciaire prĂ©vue Ă  l Rappelonsnotamment que l’article L. 8221-5 du Code du travail dispose que : « Est rĂ©putĂ© travail dissimulĂ© par dissimulation d’emploi salariĂ© le fait pour tout employeur : 1° Soit de se soustraire intentionnellement Ă  l’accomplissement de la formalitĂ© prĂ©vue Ă  l’article L. 1221-10, relatif Ă  la dĂ©claration prĂ©alable Ă  l’embauche ; . Le salariĂ© auquel un employeur a eu recours sans ĂȘtre dĂ©clarĂ© travail dissimulĂ© par dissimulation d’activitĂ© ou par dissimulation d’emploi a droit, en cas de rupture de la relation de travail, Ă  une indemnitĂ© forfaitaire Ă©gale Ă  6 mois de salaire article L. 8223-1 du Code du travail. La Cour de Cassation a jugĂ© que cette indemnitĂ© se cumule avec les autres indemnitĂ©s auxquelles le salariĂ© aurait droit en cas de rupture du contrat de travail. En effet, la chambre sociale a, Ă  deux reprises, considĂ©rĂ© que l’indemnitĂ© pour travail dissimulĂ© a la nature d’une sanction civile, contrairement Ă  l’indemnitĂ© forfaitaire en cas de rupture Cass. Soc. 6 fĂ©vrier 2013, n° ; Cass. soc., 15 mai 2013, n° En effet, la Cour de cassation est venu prĂ©ciser le 6 fĂ©vrier 2013 qu’au regard de la nature de sanction civile de cette indemnitĂ©, les dispositions du Code du travail ne font pas obstacle au cumul de l’indemnitĂ© forfaitaire avec les indemnitĂ©s de toute nature auxquelles le salariĂ© a droit en cas de rupture de la relation de travail. En l’espĂšce, le cumul de l’indemnitĂ© forfaitaire pour travail dissimulĂ© et de l’indemnitĂ© conventionnelle de licenciement a Ă©tĂ© validĂ©. Elle a par la suite confirmĂ© dans son arrĂȘt du 15 mai 2013 la position qu’elle avait adoptĂ©e. Si dans l’arrĂȘt du 6 fĂ©vrier 2013 il Ă©tait question du cumul avec les indemnitĂ©s de licenciement, dans le cas prĂ©sent il s’agissait des indemnitĂ©s versĂ©es en cas de mise Ă  la retraite. Avant cet arrĂȘt, l’indemnitĂ© forfaitaire se cumulait avec toutes les indemnitĂ©s de rupture du contrat. Elle se cumulait donc avec l’indemnitĂ© pour licenciement sans cause rĂ©elle et sĂ©rieuse Cass. soc. 12 janvier 2006, n° l’indemnitĂ© pour irrĂ©gularitĂ© de la procĂ©dure de licenciement Cass. soc. 12 janvier 2006, n° les dommages et intĂ©rĂȘts pour violation de l’ordre des licenciements Cass. soc. 12 janvier 2006, n° les indemnitĂ©s compensatrices de prĂ©avis et de congĂ©s payĂ©s Cass. soc. 12 janvier 2006, n° et Toutefois, elle ne se cumulait pas avec l’indemnitĂ© de licenciement, lĂ©gale ou conventionnelle. Dans cette derniĂšre hypothĂšse, le juge devait accorder la plus Ă©levĂ©e des deux Cass. soc. 12 janvier 2006, n° et Cass. soc. 12 janvier 2012, n° La Cour de cassation opĂšre donc un revirement de sa jurisprudence en la matiĂšre l’indemnitĂ© forfaitaire pour travail dissimulĂ© est donc cumulable avec l’indemnitĂ© de licenciement. Contacter JDB Avocats ? Le cabinet JDB Avocats spĂ©cialiste en droit social et en droit du travail est compĂ©tent pour rĂ©pondre Ă  toutes vos questions. Pour toute autre question n’hĂ©sitez pas Ă  nous contacter via notre formulairepar tĂ©lĂ©phone au 01 42 56 96 96par mail Ă  contact Notre Ă©quipe d’avocats rĂ©pondra Ă  toutes vos interrogations dans les meilleurs dĂ©lais. Demande de devis en ligne gratuit. Auteur MaĂźtre Dahlia Arfi-ElkaĂŻmMaĂźtre Dahlia Arfi-ElkaĂŻm, avocat au Barreau de Paris est associĂ©e du cabinet JDB AVOCATS, elle intervient dans le domaine du droit des affaires en conseil et contentieux. Code du travailChronoLĂ©gi Article L8221-8 - Code du travail »Version Ă  la date format JJ/MM/AAAAou duVersion en vigueur depuis le 01 mai 2008 Naviguer dans le sommaire du code Version en vigueur depuis le 01 mai 2008 Un dĂ©cret en Conseil d'Etat dĂ©termine les conditions d'application des dispositions du prĂ©sent en haut de la page Par un arrĂȘt du 4 mars 2020 Cass. Soc. 4 mars 2020, n° la Cour de cassation a ouvert un nouveau chapitre dans la problĂ©matique de la qualification de la relation entre travailleurs chauffeurs, livreurs
 et plateformes en ligne servant d’intermĂ©diaires, entraĂźnant aussi des incertitudes quant Ă  l’avenir de l’ubĂ©risation du travail. Dans un arrĂȘt du 4 mars 2020 [1], la Chambre sociale de la Cour de cassation requalifiait en contrat de travail le lien unissant une plateforme en ligne servant d’intermĂ©diaire et un de ses chauffeurs en raison du lien de subordination les unissant. C’est dans un contexte d’incertitudes sur la nature de la relation de travail qui unissait les travailleurs dits indĂ©pendants » et les plateformes en ligne, que la Cour de cassation a rendu cette dĂ©cision attendue des acteurs du travail et observateurs du droit. Le droit social français prĂ©voit deux rĂ©gimes juridiques pour encadrer les relations de travail, le rĂ©gime salariĂ© et le rĂ©gime indĂ©pendant. Ces rĂ©gimes diffĂ©rents ont pour nature d’apporter une protection aux travailleurs a proportion de leur niveau d’autonomie dans l’exĂ©cution de leur activitĂ© professionnelle. Des critĂšres permettent Ă  la jurisprudence de contrĂŽler le bien-fondĂ© de la qualification choisie par l’employeur des relations de travail et, le cas Ă©chĂ©ant, d’ordonner une requalification, comme cela a Ă©tĂ© le cas avec l’arrĂȘt du 4 mars 2020. I- Une relation salariĂ©e en cas de rĂ©union de trois critĂšres classiques. Le droit social français adopte une vision binaire de la nature des relations de travail, d’un cĂŽtĂ© le travail indĂ©pendant ; de l’autre, le travail salariĂ©. L’article L. 8221-6 du Code du travail Ă©tablit une prĂ©somption de travail indĂ©pendant pour les personnes immatriculĂ©es auprĂšs de registres divers Registre du Commerce et des SociĂ©tĂ©s, RĂ©pertoire des MĂ©tiers, Registre des Agents commerciaux
. Ce mĂȘme article L. 8221-6 pose la possibilitĂ© de renverser cette prĂ©somption d’indĂ©pendance si l’on rapporte la preuve que la personne fournit directement ou par une personne interposĂ©e des prestations à un donneur d’ordre dans des conditions qui la placent dans un lien de subordination juridique permanente à l’égard de ce donneur d’ordre. La jurisprudence a dĂ©fini le travail salariĂ© par trois critĂšres l’établissement d’un contrat, le versement d’une rĂ©munĂ©ration et l’existence d’un lien de subordination. C’est l’arrĂȘt de la Cour de cassation du 13 novembre 1996 dit SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale qui a notamment placĂ© le critĂšre du lien de subordination comme clĂ© de voĂ»te de la qualification de travail salariĂ©. En outre, la jurisprudence dĂ©duit ce lien de subordination du pouvoir de l’employeur lorsqu’il donne des directives au salariĂ©, en contrĂŽle la rĂ©alisation et en sanctionne les manquements
 A contrario, le travail indĂ©pendant est dĂ©fini par la possibilitĂ© de se constituer une clientĂšle propre, la libertĂ© de fixer ses tarifs et la libertĂ© de fixer les conditions d’exĂ©cution de la prestation de service. Par ailleurs, et il est important de le rappeler les parties ne peuvent Ă  elles seules dĂ©cider de soustraire un travailleur au statut de salariĂ©, lequel dĂ©coule des conditions dans lesquelles il accomplit son travail [2]. De mĂȘme, l’existence d’une relation salariĂ©e ne dĂ©pend pas non plus de la dĂ©nomination qui en serait donnĂ©e dans le contrat, mais bien, encore, des conditions de fait, donc, dans lesquelles est exercĂ©e l’activitĂ© professionnelle [3]. Cette reprĂ©sentation duale des relations de travail en droit social français conduit le juge Ă  opĂ©rer un raisonnement selon une logique par dĂ©faut si les faits ne permettent pas de caractĂ©riser les critĂšres du travail indĂ©pendant, alors la relation de travail est salariĂ©e. Cette conception de la relation de travail par le droit français trouve ses limites avec l’apparition d’un nouveau phĂ©nomĂšne Ă©conomique l’ubĂ©risation. II- L’ubĂ©risation du travail un bouleversement du modĂšle du travail français. L’ubĂ©risation, Ă  prĂ©sent solidement installĂ©e dans le nouveau monde », a mĂȘme dĂ©sormais trouvĂ© place dans le Larousse, qui la dĂ©finit comme la remise en cause du modĂšle Ă©conomique d’un secteur d’activitĂ© par l’arrivĂ©e d’un nouvel acteur proposant les mĂȘmes services Ă  des prix moindres, effectuĂ©s par des indĂ©pendants plutĂŽt que des salariĂ©s, via des plateformes de rĂ©servation sur Internet ». Ainsi, l’ubĂ©risation consiste en l’apparition dans les annĂ©es 2010 d’un nouvel acteur dans le milieu socio-Ă©conomique les plateformes en ligne de travail. Ces nouveaux acteurs mettent en relation des clients avec des professionnels enregistrĂ©s sous le rĂ©gime indĂ©pendant. Or, il va sans dire que ces sociĂ©tĂ©s imposent, de fait, le statut d’indĂ©pendant aux professionnels inscrits sur la plateforme. Ecartant ainsi toutes les obligations attachĂ©es au statut de salariĂ© et, ce faisant, les droits sociaux dont auraient pu jouir ces travailleurs du nouveau monde. Disons-le clairement en l’état actuel du droit, notre arsenal juridique social apprĂ©hende bien mal le statut juridique de cette nouvelle masse de travailleurs. On peut seulement souligner le vote de la loi n° 2016-1088 du 8 aoĂ»t 2016 [4], caractĂ©risĂ©e d’ailleurs par un champ d’action fort circonscrit, introduisant une obligation pour ces plateformes en ligne de prendre en charge une partie de la protection sociale des professionnels qui leur sont affiliĂ©s. Au-delĂ  de ce point, il faut bien reconnaĂźtre que le statut juridique de ces travailleurs n’est guĂšre prĂ©vu dans nos lois, nos rĂšglements ou dĂ©crets. Les Avocats, interpelĂ©s par ce vide lĂ©gislatif au cours de ces derniĂšres annĂ©es, ont initiĂ© plusieurs saisines devant les Conseils de prud’hommes territorialement compĂ©tents avec l’objectif de voir requalifier la relation de travail de ces travailleurs en relation salariĂ©e. III- Les juges au secours des travailleurs du nouveau monde. Dans un premier temps, les juges du fond se sont montrĂ©s rĂ©ticents Ă  requalifier en contrat de travail la relation unissant les plateformes en ligne Ă  ces nouveaux travailleurs v. A. Fabre, Les travailleurs des plateformes sont-ils des salariĂ©s ?, Dr. social 2018, p. 547. Ce n’est qu’en novembre 2018 que la Cour de cassation se prononçait pour la premiĂšre fois sur une demande de requalification en contrat de travail, de la relation unissant une plateforme en ligne Ă  un indĂ©pendant », et ce, sur le fondement de l’article L. 8221-6 du Code du travail Cass. soc. 28 nov. 2018, n° Dans cet arrĂȘt, la Chambre sociale de la Cour de cassation a estimĂ© que la Cour d’appel n’a pas tirĂ© les conséquences légales de ses constatations dont il résultait l’existence d’un pouvoir de direction et de contrôle de l’exécution de la prestation caractérisant un lien de subordination ». Pour apprĂ©cier ces circonstances de fait, rappelons que les juges du fond disposent d’un pouvoir souverain. C’est ensuite avec l’arrĂȘt rĂ©cent du 4 mars 2020 - auquel une large publicitĂ© a Ă©tĂ© donnĂ©e diffusion sur son site internet, communiquĂ© de presse en plusieurs langues [5] , reprise dans son rapport annuel des arrĂȘts essentiels - que la Cour de cassation est venue confirmer la jurisprudence Ă©tablie, requalifiant en contrat de travail la relation nouĂ©e entre les travailleurs et les plateformes en ligne, et ce, au regard tant du lien de subordination existant, que des pouvoirs de direction, de contrĂŽle et de sanction Ă  disposition de ces plateformes en ligne pourvoyeuses de main d’Ɠuvre. D’une part, le Premier Avocat gĂ©nĂ©ral dans son avis - suivi par la Cour de cassation dans son arrĂȘt - rappelle la place incontestable du statut de travailleur indĂ©pendant dans l’arsenal juridique français, en ce compris la prĂ©somption de non-salariat de l’article L. 8221-6 du Code du travail [6]. D’autre part, en prenant cette position, la Cour de cassation entĂ©rine une vision rigoureuse de la subordination juridique consĂ©cutive d’une relation de travail salariĂ©e. C’est lĂ  une dĂ©cision logique s’inscrivant dans le sillage d’une jurisprudence liant le travail salariĂ© Ă  la situation de subordination. A cĂŽtĂ© de cette volontĂ© de protection de ces faux indĂ©pendants », la position de la Chambre sociale se justifie d’autant plus du point de vue de l’égalitĂ© de traitement avec les sociĂ©tĂ©s disposant de travailleurs salariĂ©s ayant des charges plus importantes, des obligations de sĂ©curitĂ© et de protection sociale significatives. Ces plateformes en ligne n’ayant que peu de charges fixes, elles peuvent plus aisĂ©ment facturer des prestations en-deçà des tarifs du marchĂ© et mettre alors en difficultĂ© les entreprises bĂąties sur le modĂšle social français, ainsi que le relevait l’an passĂ© un article de la Gazette du Palais du 17 septembre 2019 [7]. En dĂ©finitive, cet arrĂȘt du 4 mars 2020 ouvre la voie Ă  une requalification massive en contrats de travail des travailleurs prĂ©caires liĂ©s aux plateformes en ligne... Et, ce faisant, fragilise incontestablement et durablement le modĂšle Ă©conomique de l’ubĂ©risation qui avait jusqu’alors acquis un dĂ©veloppement exponentiel. IV- Quel avenir pour le modĂšle français de relations de travail ? Que le droit du travail soit apprĂ©hendĂ© par les politiques publiques comme un outil pouvant influer sur la baisse du chĂŽmage et sur la relance de l’économie n’est pas nouveau. Du Contrat PremiĂšre Embauche » [8], en passant par le Contrat Nouvelle Embauche » [9] ou encore, plus rĂ©cemment, avec les Ordonnances Macron » modifiant notamment le rĂ©gime indemnitaire du licenciement [10], les gouvernements successifs s’emploient, selon le vocable, Ă  simplifier » les relations individuelles de travail, Ă  les dĂ©passionner », Ă  les assouplir », Ă  les flexibiliser », en poursuivant constamment l’antienne bien connue d’un objectif gagnant / gagnant ». Parmi les observateurs du droit social, des voix se font parallĂšlement entendre, annonçant la fin de notre droit du travail actuel et proclamant l’avĂšnement d’un droit du travail nouveau, Ă  la carte » [11] . Si la prĂ©sentation n’est pas inintĂ©ressante par la sĂ©mantique choisie et par la communication gĂ©nĂ©rale rafraichissante, on peine nĂ©anmoins Ă  comprendre ce que pourrait devenir, concrĂštement, dans le statut juridique, dans les droits et les obligations de l’employeur et du travailleur, ce droit social moderne » . On rappellera utilement qu’aujourd’hui, le droit du travail français organise principalement une protection des salariĂ©s grĂące Ă  la loi, grĂące au Code du travail. Or, ce systĂšme, rĂ©guliĂšrement objet de critiques, fait progressivement la part belle Ă  la nĂ©gociation collective loi du 4 mai 2004, loi du 20 aoĂ»t 2008, loi du 08 aoĂ»t 2016
 [12], permettant une organisation conventionnelle des rĂšgles encadrant les relations de travail. Pour illustration, depuis l’entrĂ©e en vigueur de la loi Travail » du 08 aoĂ»t 2016, une convention de branche en matiĂšre de temps de travail, de congĂ©s payĂ©s, de taux de majoration des heures supplĂ©mentaires
 devient supplĂ©tive par rapport Ă  un accord d’entreprise. C’est dans ce contexte qu’il convient d’autant plus de garder Ă  l’esprit que les travailleurs de ces plateformes en ligne sont, pour une trĂšs large part, des personnes en fragilitĂ© Ă©conomique ayant besoin de travailler pour subvenir aux nĂ©cessitĂ©s de la vie et dont l’emploi de livreur, ou de chauffeur constitue leur activitĂ© professionnelle principale. Priver ces travailleurs des droits sociaux les plus Ă©lĂ©mentaires une rĂ©munĂ©ration constante, un temps de travail encadrĂ©, une assurance-maladie, un rĂ©gime d’indemnisation-chĂŽmage
 pour mieux sĂ©curiser le dĂ©veloppement de ces start-ups en ligne servant d’intermĂ©diaires, apparaĂźtrait donc particuliĂšrement injuste socialement, et incongru juridiquement. Ainsi, l’idĂ©e selon laquelle il conviendrait d’orienter le modĂšle français vers un droit social moderne », au-delĂ  du flou de cette antienne bien connue, est en rĂ©alitĂ© sans nul doute une idĂ©e hĂ©ritĂ©e de l’ancien monde », Ă  l’exact opposĂ© de l’idĂ©e de modernitĂ© Ă  laquelle elle rattache - Ă  dessein - sa pertinence. Et si la modernitĂ© passait par oublier un peu la modification rĂ©guliĂšre du droit du travail au profit de mesures incitatives fortes pour les entreprises qui, grĂące Ă  leur innovation, concluraient des contrats de travail Ă  temps complet, par leur recherche d’une diversification dans les missions confiĂ©es aux travailleurs telle pĂ©riode du planning des tĂąches de livraison, telle autre pĂ©riode des missions sur le dĂ©veloppement de l’appli ou de la plateforme en ligne pour les livreurs geeks », telle autre pĂ©riode du planning des missions de courses pour nos seniors. ? C’est probablement vers cette voie que les entrepreneurs novateurs devront se tourner au regard de la jurisprudence de la Cour de cassation, suite Ă  ses arrĂȘts du 28 novembre 2018 et du 4 mars 2020. Sans nul doute serait-il pertinent d’accompagner ce mouvement jurisprudentiel rigoureux par des mesures budgĂ©taires incitatives pour la crĂ©ation Ă  temps complet de ces emplois non dĂ©localisables. Romain Pagnac Avocat au Barreau de Bordeaux - Docteur en Droit ChargĂ© d’enseignement Ă  l’UniversitĂ© de Bordeaux Recommandez-vous cet article ? Donnez une note de 1 Ă  5 Ă  cet article L’avez-vous apprĂ©ciĂ© ? Notes de l'article [1] Cass. Soc. 4 mars 2020, n° [2] Cass. Ass. plein., 4 mars 1983, n° et n° [3] Cass. soc., 17 avril 1991, n° [4] Loi n° 2016-1088 du 8 aoĂ»t 2016 relative au travail, Ă  la modernisation du dialogue social et Ă  la sĂ©curisation des parcours professionnels, insĂ©rant dans le Code du travail les articles Ă  prĂ©voyant ainsi des garanties minimales de protection. [6] Avis du Premier Avocat gĂ©nĂ©ral relatif Ă  l’arrĂȘt n°374 du 4 mars 2020 pourvoi n° [7] J-C RODA, Sale temps pour les plateformes », Gaz. Pal., 17 sept. 2019 n°359. [8] Le contrat premiĂšre embauche » CPE Ă©tait un type de CDI Ă  destination des moins de 26 ans prĂ©vu par l’article 8 de la loi 2006-396 du 31 mars 2006 pour l’égalitĂ© des chances. La contestation d’une partie de la population avait alors fait reculer le pouvoir exĂ©cutif, contraint de le retirer et de le remplacer par un dispositif visant Ă  favoriser l’insertion professionnelle des jeunes en difficultĂ©. [9] Le contrat nouvelles embauches » CNE avait Ă©tĂ© mis en place par l’ordonnance n°2005-893 du 2 aoĂ»t 2005 Ă  destination des petites entreprises. Ce contrat avait pour spĂ©cificitĂ© d’écarter les rĂšgles classiques de rupture du CDI durant les deux premiĂšres annĂ©es suivant la date de sa conclusion. Le CNE a Ă©tĂ© abrogĂ© par la loi du 25 juin 2008. [10] Les ordonnances Macron en date du 22 septembre 2017 sont au nombre de 5 1. l’ordonnance relative au renforcement de la nĂ©gociation collective, 2. l’ordonnance relative Ă  la nouvelle organisation du dialogue social et Ă©conomique dans l’entreprise et favorisant l’exercice et la valorisation des responsabilitĂ©s syndicales, 3. l’ordonnance relative Ă  la prĂ©visibilitĂ© et Ă  la sĂ©curisation des relations de travail, 4. l’ordonnance portant diverses mesures relatives au cadre de la nĂ©gociation collective 5. l’ordonnance relative Ă  la prĂ©vention et Ă  la prise en compte des effets de l’exposition Ă  certains facteurs de risques professionnels et au compte professionnel de prĂ©vention. [11] Tribune de Jacques BARTHELEMY et Gilbert CETTE parue dans Le Monde le 11 mars 2020 AprĂšs l’arrĂȘt contre Uber, il faut construire un nouveau droit social ». [12] La loi du 4 mai 2004 avait donnĂ© des marges d’autonomie Ă  la nĂ©gociation d’entreprise en prĂ©voyant des verrous, notamment la dĂ©finition de domaines rĂ©servĂ©s pour lesquels l’accord dĂ©rogatoire n’est pas admis salaires minima, classifications, garanties complĂ©mentaires de santĂ©, mutualisation des fonds de la formation, Ă©galitĂ© professionnelle F/H et prĂ©vention de la pĂ©nibilitĂ© - art. L. 2232-5 du Code du travail, ou encore la possibilitĂ© pour les conventions de branche d’interdire les dĂ©rogations sur des sujets
 L’autonomie des accords d’entreprise Ă©tait, de ce fait, assez rĂ©duite, notamment dans les secteurs industriel et commercial. La loi du 20 aoĂ»t 2008 a, par la suite, permis Ă  un accord d’entreprise portant sur certains sujets de s’appliquer, en dĂ©pit des dispositions d’un accord de branche. Autrement dit, l’accord d’entreprise prime sur l’accord de branche. La loi du 8 aoĂ»t 2016 a confortĂ© cette rĂšgle en autorisant une primautĂ© quasi-totale de l’accord d’entreprise sur les accords de branche lĂ  oĂč il Ă©tait auparavant encore possible de choisir entre accord de branche Ă©tendu ou accord d’entreprise, ce dernier s’impose dĂ©sormais dans la quasi-totalitĂ© des domaines du droit du travail. Passer au contenuACCUEILEric ROCHEBLAVEPrĂ©sentationLa Presse en parleAvis ClientsAVOCAT SPÉCIALISTEAvocat SpĂ©cialisteMontpellier AVOCATCabinet d’Avocat MontpellierAvocat Droit du Travail MontpellierAVOCAT URSSAFMise en demeure de l’URSSAF que faut-il faire ?Motivez correctement vos oppositions aux contraintes de l’URSSAF !Comment contester un redressement de cotisations URSSAF ?Signification de contrainte par huissier de justice comment se dĂ©fendre ?AVOCAT MSA – MutualitĂ© Sociale AgricoleAvocat Caisse d’Assurance Retraite et de la SantĂ© au Travail CARSAT – Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse CNAVAVOCAT Commission de Recours Amiable CRAMotivez bien votre saisine de la Commission de Recours Amiable !Que faire Ă  rĂ©ception ou en l’absence de rĂ©ception d’une dĂ©cision de la Commission de Recours Amiable CRA ?Attention au contenu de votre lettre de saisine de la commission de recours amiable !AVOCAT PĂŽle Social du Tribunal JudiciaireSignification de contrainte par huissier de justice comment se dĂ©fendre ?Avocat Juge de l’exĂ©cution JEXSaisie-attribution sur votre compte bancaire par l’URSSAF Comment vous dĂ©fendre ?AVOCAT Conseil de Prud’hommesAVOCAT COUR D’APPELAVOCAT Caisse Primaire d’Assurance Maladie CPAMAVOCAT Accident du travail – Maladie professionnelleAVOCAT Faute inexcusable de l’employeurQu’est-ce que la faute inexcusable de l’employeur ?Comment un employeur peut-il se dĂ©fendre contre un salariĂ© demandant la reconnaissance de sa faute inexcusable ?ACTUALITÉSCONTACTSCONSULTATIONSACCUEILEric ROCHEBLAVEPrĂ©sentationLa Presse en parleAvis ClientsAVOCAT SPÉCIALISTEAvocat SpĂ©cialisteMontpellier AVOCATCabinet d’Avocat MontpellierAvocat Droit du Travail MontpellierAVOCAT URSSAFMise en demeure de l’URSSAF que faut-il faire ?Motivez correctement vos oppositions aux contraintes de l’URSSAF !Comment contester un redressement de cotisations URSSAF ?Signification de contrainte par huissier de justice comment se dĂ©fendre ?AVOCAT MSA – MutualitĂ© Sociale AgricoleAvocat Caisse d’Assurance Retraite et de la SantĂ© au Travail CARSAT – Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse CNAVAVOCAT Commission de Recours Amiable CRAMotivez bien votre saisine de la Commission de Recours Amiable !Que faire Ă  rĂ©ception ou en l’absence de rĂ©ception d’une dĂ©cision de la Commission de Recours Amiable CRA ?Attention au contenu de votre lettre de saisine de la commission de recours amiable !AVOCAT PĂŽle Social du Tribunal JudiciaireSignification de contrainte par huissier de justice comment se dĂ©fendre ?Avocat Juge de l’exĂ©cution JEXSaisie-attribution sur votre compte bancaire par l’URSSAF Comment vous dĂ©fendre ?AVOCAT Conseil de Prud’hommesAVOCAT COUR D’APPELAVOCAT Caisse Primaire d’Assurance Maladie CPAMAVOCAT Accident du travail – Maladie professionnelleAVOCAT Faute inexcusable de l’employeurQu’est-ce que la faute inexcusable de l’employeur ?Comment un employeur peut-il se dĂ©fendre contre un salariĂ© demandant la reconnaissance de sa faute inexcusable ?ACTUALITÉSCONTACTSCONSULTATIONSACCUEILEric ROCHEBLAVEPrĂ©sentationLa Presse en parleAvis ClientsAVOCAT SPÉCIALISTEAvocat SpĂ©cialisteMontpellier AVOCATCabinet d’Avocat MontpellierAvocat Droit du Travail MontpellierAVOCAT URSSAFMise en demeure de l’URSSAF que faut-il faire ?Motivez correctement vos oppositions aux contraintes de l’URSSAF !Comment contester un redressement de cotisations URSSAF ?Signification de contrainte par huissier de justice comment se dĂ©fendre ?AVOCAT MSA – MutualitĂ© Sociale AgricoleAvocat Caisse d’Assurance Retraite et de la SantĂ© au Travail CARSAT – Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse CNAVAVOCAT Commission de Recours Amiable CRAMotivez bien votre saisine de la Commission de Recours Amiable !Que faire Ă  rĂ©ception ou en l’absence de rĂ©ception d’une dĂ©cision de la Commission de Recours Amiable CRA ?Attention au contenu de votre lettre de saisine de la commission de recours amiable !AVOCAT PĂŽle Social du Tribunal JudiciaireSignification de contrainte par huissier de justice comment se dĂ©fendre ?Avocat Juge de l’exĂ©cution JEXSaisie-attribution sur votre compte bancaire par l’URSSAF Comment vous dĂ©fendre ?AVOCAT Conseil de Prud’hommesAVOCAT COUR D’APPELAVOCAT Caisse Primaire d’Assurance Maladie CPAMAVOCAT Accident du travail – Maladie professionnelleAVOCAT Faute inexcusable de l’employeurQu’est-ce que la faute inexcusable de l’employeur ?Comment un employeur peut-il se dĂ©fendre contre un salariĂ© demandant la reconnaissance de sa faute inexcusable ?ACTUALITÉSCONTACTSCONSULTATIONSPour la Cour de cassation, les chauffeurs Uber sont des salariĂ©s Voir l'image agrandie Pour la Cour de cassation, les chauffeurs Uber sont des salariĂ©sPour la Cour de cassation, les chauffeurs Uber sont des salariĂ©sDans son arrĂȘt du 4 mars 2020, la Cour de cassation a jugĂ© que – le statut de travailleur indĂ©pendant » d’un chauffeur Uber Ă©tait fictif » et que la sociĂ©tĂ© Uber lui avait adressĂ© des directives, en avait contrĂŽlĂ© l’exĂ©cution et avait exercĂ© un pouvoir de sanction »– le contrat de partenariat » ayant liĂ© ce chauffeur Ă  la sociĂ©tĂ© Uber Ă©tait un contrat de travailLa sociĂ©tĂ© Uber BV utilise une plate-forme numĂ©rique et une application afin de mettre en relation avec des clients, en vue d’un transport urbain, des chauffeurs VTC exerçant leur activitĂ© sous un statut d’ chauffeur, aprĂšs la clĂŽture dĂ©finitive de son compte par la sociĂ©tĂ© Uber BV, avait saisi la juridiction prud’homale d’une demande de requalification de la relation contractuelle en contrat de son arrĂȘt Uber du 4 mars 2020 la Cour de Cassation rappelĂ© que Selon l’article L. 8221-6 du code du travail, les personnes physiques, dans l’exĂ©cution de l’activitĂ© donnant lieu Ă  immatriculation sur les registres ou rĂ©pertoires que ce texte Ă©numĂšre, sont prĂ©sumĂ©es ne pas ĂȘtre liĂ©es avec le donneur d’ordre par un contrat de travail. »Dans un arrĂȘt Take Eat Easy Soc., 28 novembre 2018, pourvoi n° la Cour de cassation a dĂ©jĂ  jugĂ©, que les dispositions de l’article L. 8221-6 du code du travail, n’établissent qu’une prĂ©somption simple qui peut ĂȘtre renversĂ©e lorsque ces personnes fournissent des prestations dans des conditions qui les placent dans un lien de subordination juridique permanente Ă  l’égard du donneur d’ une jurisprudence Ă©tablie, l’existence d’une relation de travail salariĂ©e ne dĂ©pend ni de la volontĂ© exprimĂ©e par les parties ni de la dĂ©nomination qu’elles ont donnĂ©es Ă  leur convention, mais des conditions de fait dans lesquelles est exercĂ©e l’activitĂ© professionnelle Soc., 17 avril 1991, pourvoi n° Bull. V n° 200 ; Soc., 19 dĂ©cembre 2000, pourvoi n° Bull. V, n° 437 ; Soc., 9 mai 2001, pourvoi n° Bull. V, n° 155.L’existence d’un contrat de travail peut ĂȘtre Ă©tablie lorsque ces personnes fournissent des prestations dans des conditions qui les placent dans un lien de subordination juridique permanente Ă  l’égard du donneur d’ son arrĂȘt Uber du 4 mars 2020 la Cour de Cassation rappelĂ© que Selon la jurisprudence constante de la Cour Soc., 13 nov. 1996, n° 94-13187, Bull. V n° 386, SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale, le lien de subordination est caractĂ©risĂ© par l’exĂ©cution d’un travail sous l’autoritĂ© d’un employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, d’en contrĂŽler l’exĂ©cution et de sanctionner les manquements de son cette mĂȘme jurisprudence, peut constituer un indice de subordination le travail au sein d’un service organisĂ© lorsque l’employeur en dĂ©termine unilatĂ©ralement les conditions d’exĂ©cution. »En ce qui concerne le critĂšre du travail salariĂ©, la jurisprudence de la chambre sociale de la Cour de cassation est fixĂ©e depuis l’arrĂȘt SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale du 13 novembre 1996 Soc., 13 novembre 1996, pourvoi n° Bull. V n° 386 selon lequel “le lien de subordination est caractĂ©risĂ© par l’exĂ©cution d’un travail sous l’autoritĂ© d’un employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, d’en contrĂŽler l’exĂ©cution et de sanctionner les manquements de son subordonnĂ© ; le travail au sein d’un service organisĂ© peut constituer un indice du lien de subordination lorsque l’employeur dĂ©termine unilatĂ©ralement les conditions d’exĂ©cution du travail.”Dans l’arrĂȘt prononcĂ© le 4 mars 2020, la chambre sociale a estimĂ© qu’il n’était pas possible de s’écarter de cette dĂ©finition dĂ©sormais traditionnelle et a refusĂ© d’adopter le critĂšre de la dĂ©pendance Ă©conomique suggĂ©rĂ© par certains effet, d’une part la Cour de justice de l’Union europĂ©enne, tant sur le terrain de la directive 2003/88/CE du Parlement europĂ©en et du Conseil du 4 novembre 2003 concernant certains aspects de l’amĂ©nagement du temps de travail que sur celui de la directive 89/391/CEE du Conseil, du 12 juin 1989, concernant la mise en oeuvre de mesures visant Ă  promouvoir l’amĂ©lioration de la sĂ©curitĂ© et de la santĂ© des travailleurs au travail, dĂ©cide que la notion de travailleur visĂ©e dans ces deux textes communautaires est une notion autonome, c’est-Ă -dire dĂ©fini par le droit de l’Union europĂ©enne lui-mĂȘme et non pas renvoyĂ©e pour sa dĂ©finition au droit interne de chaque Etat membre voir notamment CJUE, 14 octobre 2010, Union syndicale Solidaires IsĂšre, C-428/09 ; CJUE, 7 avril 2011, Dieter May, C-519/09 ; CJUE, 26 mars 2015, Fenoll, C-316/13 ; voir par ailleurs l’article 3 de la directive 89/391 prĂ©citĂ©e. Or la dĂ©finition donnĂ©e du travailleur par la Cour de justice est semblable Ă  celle de la chambre sociale depuis l’arrĂȘt SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale, c’est-Ă -dire le critĂšre du lien de subordination CJUE, arrĂȘt Fenoll, 26 mars 2015, prĂ©c..D’autre part, dans sa dĂ©cision n° 2019-794 DC du 20 dĂ©cembre 2019 par laquelle le Conseil constitutionnel a censurĂ© en partie l’article 44 de la loi d’orientation des mobilitĂ©s en ce qu’il Ă©cartait le pouvoir de requalification par le juge de la relation de travail d’un travailleur de plate-forme en contrat de travail, le Conseil constitutionnel s’est rĂ©fĂ©rĂ© Ă  de multiples reprises au critĂšre de l’état de subordination juridique voir les points 25 et 28.Sans modifier en quoi que ce soit la jurisprudence Ă©tablie depuis l’arrĂȘt SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale de 1996, la Cour de cassation a approuvĂ© la cour d’appel d’avoir requalifiĂ© la relation de travail d’un chauffeur de VTC avec la sociĂ©tĂ© Uber BV en contrat de effet, le critĂšre du lien de subordination se dĂ©compose en trois Ă©lĂ©ments – le pouvoir de donner des instructions– le pouvoir d’en contrĂŽler l’exĂ©cution– le pouvoir de sanctionner le non-respect des instructions au travail indĂ©pendant, il se caractĂ©rise par les Ă©lĂ©ments suivants la possibilitĂ© de se constituer une clientĂšle propre, la libertĂ© de fixer ses tarifs, la libertĂ© de fixer les conditions d’exĂ©cution de la prestation de la cour d’appel a notamment constatĂ© 1° que ce chauffeur a intĂ©grĂ© un service de prestation de transport créé et entiĂšrement organisĂ© par cette sociĂ©tĂ©, service qui n’existe que grĂące Ă  cette plate-forme, Ă  travers l’utilisation duquel il ne constitue aucune clientĂšle propre, ne fixe pas librement ses tarifs ni les conditions d’exercice de sa prestation de transport ;2° que le chauffeur se voit imposer un itinĂ©raire particulier dont il n’a pas le libre choix et pour lequel des corrections tarifaires sont appliquĂ©es si le chauffeur ne suit pas cet itinĂ©raire ;3° que la destination finale de la course n’est parfois pas connue du chauffeur, lequel ne peut rĂ©ellement choisir librement, comme le ferait un chauffeur indĂ©pendant, la course qui lui convient ou non ;4° que la sociĂ©tĂ© a la facultĂ© de dĂ©connecter temporairement le chauffeur de son application Ă  partir de trois refus de courses et que le chauffeur peut perdre l’accĂšs Ă  son compte en cas de dĂ©passement d’un taux d’annulation de commandes ou de signalements de comportements problĂ©matiques ».Ainsi, dans son arrĂȘt UBER du 4 mars 2020, la Cour de cassation a jugĂ© A cet Ă©gard, la cour d’appel a retenu que M. X
 a Ă©tĂ© contraint pour pouvoir devenir partenaire » de la sociĂ©tĂ© Uber BV et de son application Ă©ponyme de s’inscrire au Registre des MĂ©tiers et que, loin de dĂ©cider librement de l’organisation de son activitĂ©, de rechercher une clientĂšle ou de choisir ses fournisseurs, il a ainsi intĂ©grĂ© un service de prestation de transport créé et entiĂšrement organisĂ© par la sociĂ©tĂ© Uber BV, qui n’existe que grĂące Ă  cette plateforme, service de transport Ă  travers l’utilisation duquel il ne constitue aucune clientĂšle propre, ne fixe pas librement ses tarifs ni les conditions d’exercice de sa prestation de transport, qui sont entiĂšrement rĂ©gis par la sociĂ©tĂ© Uber BV. La cour d’appel a retenu, Ă  propos de la libertĂ© de se connecter et du libre choix des horaires de travail, que le fait de pouvoir choisir ses jours et heures de travail n’exclut pas en soi une relation de travail subordonnĂ©e, dĂšs lors que lorsqu’un chauffeur se connecte Ă  la plateforme Uber, il intĂšgre un service organisĂ© par la sociĂ©tĂ© Uber BV. Au sujet des tarifs, la cour d’appel a relevĂ© que ceux-ci sont contractuellement fixĂ©s au moyen des algorithmes de la plateforme Uber par un mĂ©canisme prĂ©dictif, imposant au chauffeur un itinĂ©raire particulier dont il n’a pas le libre choix, puisque le contrat prĂ©voit en son article une possibilitĂ© d’ajustement par Uber du tarif, notamment si le chauffeur a choisi un itinĂ©raire inefficace », M. X
 produisant plusieurs corrections tarifaires qui lui ont Ă©tĂ© appliquĂ©es par la sociĂ©tĂ© Uber BV et qui traduisent le fait qu’elle lui donnait des directives et en contrĂŽlait l’ des conditions d’exercice de la prestation de transport, la cour d’appel a constatĂ© que l’application Uber exerce un contrĂŽle en matiĂšre d’acceptation des courses, puisque, sans ĂȘtre dĂ©menti, M. X
 affirme que, au bout de trois refus de sollicitations, lui est adressĂ© le message Êtes-vous encore lĂ  ? », la charte invitant les chauffeurs qui ne souhaitent pas accepter de courses Ă  se dĂ©connecter tout simplement », que cette invitation doit ĂȘtre mise en regard des stipulations du point du contrat, selon lesquelles Uber se rĂ©serve Ă©galement le droit de dĂ©sactiver ou autrement de restreindre l’accĂšs ou l’utilisation de l’Application Chauffeur ou des services Uber par le Client ou un quelconque de ses chauffeurs ou toute autre raison, Ă  la discrĂ©tion raisonnable d’Uber », lesquelles ont pour effet d’inciter les chauffeurs Ă  rester connectĂ©s pour espĂ©rer effectuer une course et, ainsi, Ă  se tenir constamment, pendant la durĂ©e de la connexion, Ă  la disposition de la sociĂ©tĂ© Uber BV, sans pouvoir rĂ©ellement choisir librement, comme le ferait un chauffeur indĂ©pendant, la course qui leur convient ou non, ce d’autant que le point du contrat stipule que le chauffeur obtiendra la destination de l’utilisateur, soit en personne lors de la prise en charge, ou depuis l’Application Chauffeur si l’utilisateur choisit de saisir la destination par l’intermĂ©diaire de l’Application mobile d’Uber », ce qui implique que le critĂšre de destination, qui peut conditionner l’acceptation d’une course est parfois inconnu du chauffeur lorsqu’il doit rĂ©pondre Ă  une sollicitation de la plateforme Uber, ce que confirme le constat d’huissier de justice dressĂ© le 13 mars 2017, ce mĂȘme constat indiquant que le chauffeur dispose de seulement huit secondes pour accepter la course qui lui est proposĂ©e. Sur le pouvoir de sanction, outre les dĂ©connexions temporaires Ă  partir de trois refus de courses dont la sociĂ©tĂ© Uber reconnaĂźt l’existence, et les corrections tarifaires appliquĂ©es si le chauffeur a choisi un itinĂ©raire inefficace », la cour d’appel a retenu que la fixation par la sociĂ©tĂ© Uber BV d’un taux d’annulation de commandes, au demeurant variable dans chaque ville » selon la charte de la communautĂ© Uber, pouvant entraĂźner la perte d’accĂšs au compte y participe, tout comme la perte dĂ©finitive d’accĂšs Ă  l’application Uber en cas de signalements de comportements problĂ©matiques » par les utilisateurs, auxquels M. X
 a Ă©tĂ© exposĂ©, peu important que les faits reprochĂ©s soient constituĂ©s ou que leur sanction soit proportionnĂ©e Ă  leur commission. »La Cour de cassation a en consĂ©quence approuvĂ© la cour d’appel d’avoir dĂ©duit de l’ensemble de ces Ă©lĂ©ments l’exĂ©cution d’un travail sous l’autoritĂ© d’un employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, d’en contrĂŽler l’exĂ©cution et de sanctionner les manquements et d’avoir jugĂ© que, dĂšs lors, le statut de travailleur indĂ©pendant du chauffeur Ă©tait dans son arrĂȘt UBER du 4 mars 2020, la Cour de cassation a jugĂ© La cour d’appel, qui a ainsi dĂ©duit de l’ensemble des Ă©lĂ©ments prĂ©cĂ©demment exposĂ©s que le statut de travailleur indĂ©pendant de M. X
 Ă©tait fictif et que la sociĂ©tĂ© Uber BV lui avait adressĂ© des directives, en avait contrĂŽlĂ© l’exĂ©cution et avait exercĂ© un pouvoir de sanction, a, sans dĂ©naturation des termes du contrat et sans encourir les griefs du moyen, inopĂ©rant en ses septiĂšme, neuviĂšme et douziĂšme branches, lĂ©galement justifiĂ© sa dĂ©cision. »L’existence en l’espĂšce d’un lien de subordination lors des connexions du chauffeur de VTC Ă  l’application Uber est ainsi reconnue, la Cour de cassation ayant exclu de prendre en considĂ©ration le fait que le chauffeur n’a aucune obligation de connexion et qu’aucune sanction n’existe en cas d’absence de connexions quelqu’en soit la durĂ©e Ă  la diffĂ©rence de ce qui existait dans l’application Take Eat Easy. En effet, la Cour de justice de l’Union europĂ©enne retient que la qualification de prestataire indĂ©pendant » donnĂ©e par le droit national n’exclut pas qu’une personne doit ĂȘtre qualifiĂ©e de travailleur », au sens du droit de l’Union, si son indĂ©pendance n’est que fictive, dĂ©guisant ainsi une vĂ©ritable relation de travail CJUE,13 janvier 2004, Allonby, C-256/01, point 71 ; CJUE, 4 dĂ©cembre 2014, C-413/13, FNV Kunsten Informatie en Media, point 35 et que le fait qu’aucune obligation ne pĂšse sur les travailleurs pour accepter une vacation est sans incidence dans le contexte en cause CJUE, 13 janvier 2004, Allonby, prĂ©c., point 72.Tandis qu’un rĂ©gime intermĂ©diaire entre le salariat et les indĂ©pendants existe dans certains États europĂ©ens, comme au Royaume-Uni le rĂ©gime des “workers”, rĂ©gime intermĂ©diaire entre les “employees” et les “independents”, ainsi qu’en Italie contrats de “collaborazione coordinata e continuativa”, “collaborazione a progetto”, le droit français ne connaĂźt que deux statuts, celui d’indĂ©pendant et de travailleur de cassation, 4 mars 2020 n° Note explicative relative Ă  l’arrĂȘt n°374 du 4 mars 2020 – Chambre sociale arrĂȘt dit Uber »Ainsi, le pourvoi de la sociĂ©tĂ© Uber BV Ă  l’encontre de l’arrĂȘt de la Cour d’appel, Paris du 10 Janvier 2019 a Ă©tĂ© rejetĂ©AprĂšs avoir dit que le contrat ayant liĂ© ce chauffeur Ă  la sociĂ©tĂ© Uber BV est un contrat de travail, la Cour d’appel de Paris avait renvoyĂ© l’affaire devant le Conseil de Prud’hommes de Paris pour statuer sur les demandes du salariĂ© Sur la base d’un taux horaire de salaire de base d’un montant de 28,99 euros brut,Sur la base d’une moyenne de rĂ©munĂ©ration brute mensuelle avant intĂ©gration des heures supplĂ©mentaires d’un montant de euros brut,Sur la base d’une moyenne de rĂ©munĂ©ration brute mensuelle aprĂšs intĂ©gration des heures supplĂ©mentaires d’un montant de euros brut,CONDAMNER solidairement Uber France et Uber BV Ă  verser Ă  Monsieur P. les sommes suivantes * sur l’exĂ©cution du contrat de travail Au titre de la convention collective applicable – euros d’indemnitĂ© pour les dimanches travaillĂ©s, sur le fondement de l’article 7 quater de l’annexe I Ouvrier de la convention collective Transport » et de l’avenant n°106 du 4 avril 2016– euros d’indemnitĂ© de repas, sur le fondement des articles 8 et 9 de l’annexe I Ouvrier de la convention collective Transport » et de l’avenant n°65 du 5 juillet 2016– 96,60 euros d’indemnitĂ© de repas pour service de nuit, sur le fondement de l’article 12 de l’annexe I Ouvrier de la convention collective Transport » et de l’avenant n°65 du 5 juillet 2016– euros d’indemnisation pour travail de nuit, sur le fondement de l’article 9 de l’accord ARTT du 18 avril 2002 de la convention collective Transport » et selon les taux horaires reconstituĂ©sAu titre de la durĂ©e lĂ©gale du travail – euros de rappel de salaire au titre des heures supplĂ©mentaires, sur le fondement des articles et suivants du code du travail – de congĂ©s y affĂ©rents 10%– euros de rappel de salaire au titre de la contrepartie obligatoire pour les heures supplĂ©mentaires au-delĂ  du contingent annuel, sur le fondement des articles et du code du travail et de l’article 5 de l’accord du 18 avril 2002– euros de dommages et intĂ©rĂȘt pour non-respect des durĂ©es maximales de travail, sur le fondement des articles et L. 3121-20 du Code du travail 1 mois– euros de dommages et intĂ©rĂȘt pour travail dissimulĂ©, sur le fondement des articles et du code du travail 6 mois* sur le licenciement sans cause rĂ©elle et sĂ©rieuse – euros d’indemnitĂ© compensatrice de prĂ©avis, sur le fondement de l’article 5 de la l’annexe I Ouvrier 1 mois– 211 euros de congĂ©s y affĂ©rents 10%– euros de dommages et intĂ©rĂȘts pour licenciement abusif, sur le fondement de l’article du code du travail 4 moisEn tout Ă©tat de cause, Ă  l’encontre d’Uber France et d’Uber BV ORDONNER les intĂ©rĂȘts lĂ©gaux, pour les crĂ©ances salariales, Ă  compter de la rĂ©ception de la convocation devant le Bureau de Conciliation et d’Orientation du Conseil de Prud’hommes de Paris, pour les crĂ©ances indemnitaires, Ă  compter de la dĂ©cision ;ORDONNER la capitalisation des intĂ©rĂȘts ; »Vos avis sur MaĂźtre Eric ROCHEBLAVEEric ROCHEBLAVE Avocat SpĂ©cialiste en Droit du Travail et Droit de la SĂ©curitĂ© Sociale Barreau de Montpellier savoir est une richesse qui se partage ! Partagez cet article sur votre rĂ©seau social prĂ©fĂ©rĂ© Articles similaires Page load link Aller en haut Le travail dissimulĂ© ou familiĂšrement appelĂ© "travail au noir" est lourde de consĂ©quences pour l’employeur. En raison des implications, et de ses consĂ©quences, toute action en justice doit ĂȘtre faite sur la base d’élĂ©ments objectifs et matĂ©riellement constatĂ©s. Il importe donc de voir les situations dans lesquelles il y a travail dissimulĂ© et la rĂ©pression en la matiĂšre. Le lĂ©gislateur a progressivement renforcĂ© la lutte contre le travail illĂ©gal. Le travail illĂ©gal vise les cas de travail dissimulĂ©, le prĂȘt illicite de main-d’Ɠuvre, le cumul irrĂ©gulier d’emplois, l’emploi irrĂ©gulier des travailleurs Ă©trangers et la fausse dĂ©claration en vue d’obtenir des revenus de remplacement. Depuis la loi du 11 mars 1997 relative au renforcement de la lutte contre le travail illĂ©gal, le terme de travail clandestin a Ă©tĂ© remplacĂ© par celui de travail dissimulĂ© afin d’éviter la confusion entre la situation des ressortissants Ă©trangers ne disposant pas de titre rĂ©gulier pour travailler ou de sĂ©jour et celle des travailleurs non dĂ©clarĂ©s par l’employeur. Le dispositif de lutte contre le travail illĂ©gal a Ă©tĂ© renforcĂ© par la loi du 16 juin 2011. Le travail dissimulĂ© est dĂ©fini et interdit par les articles L. 8221-2, L. 8221-3 et L. 8221-5 du Code du travail. Le Code du travail vise deux types de situations. En cas de travail dissimulĂ©, le contrevenant s’expose Ă  des sanctions financiĂšres, pĂ©nales et administratives. Le salariĂ©, victime dispose en outre de plusieurs voies pour faire reconnaĂźtre son prĂ©judice. I- Champ d’application du travail dissimulĂ© La loi dĂ©termine les situations dans lesquelles il y a travail dissimulĂ©. Le Code du travail renvoie Ă  deux hypothĂšses. Le travail dissimulĂ© par dissimulation d’activitĂ© Article L. 8221-3 du Code du travail Le travail dissimulĂ© par dissimulation d’emploi salariĂ© Article L. article L. 8221-5 du code du travail A- Le travail dissimulĂ© par dissimulation d’activitĂ© Quelles sont ces situations et les activitĂ©s spĂ©cifiques visĂ©es ? 1- Les cas incriminĂ©s Cette hypothĂšse a cours en cas de crĂ©ation de sociĂ©tĂ© ou d’entreprise. L’article L. 8221-3 du Code du travail dĂ©finit la dissimulation d’activitĂ© Est rĂ©putĂ© travail dissimulĂ© par dissimulation d’activitĂ©, l’exercice Ă  but lucratif d’une activitĂ© de production, de transformation, de rĂ©paration ou de prestation de services ou l’accomplissement d’actes de commerce par toute personne qui, se soustrayant intentionnellement Ă  ses obligations 1° Soit n’a pas demandĂ© son immatriculation au rĂ©pertoire des mĂ©tiers ou, dans les dĂ©partements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, au registre des entreprises ou au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s, lorsque celle-ci est obligatoire, ou a poursuivi son activitĂ© aprĂšs refus d’immatriculation, ou postĂ©rieurement Ă  une radiation ; 2° Soit n’a pas procĂ©dĂ© aux dĂ©clarations qui doivent ĂȘtre faites aux organismes de protection sociale ou Ă  l’administration fiscale en vertu des dispositions lĂ©gales en vigueur. » L’infraction est donc constituĂ©e par l’exercice d’une activitĂ© professionnelle sans l’accomplissement des formalitĂ©s d’immatriculation au rĂ©pertoire des mĂ©tiers, au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s ou au registre des entreprises. Lorsque l’immatriculation n’est pas obligatoire, c’est l’absence des dĂ©clarations obligatoires qui est sanctionnĂ©e. Ainsi, pour les professions libĂ©rales, agricoles et similaires, le dĂ©lit de travail dissimulĂ© est constituĂ© par le dĂ©faut de dĂ©clarations obligatoires auprĂšs des organismes fiscaux et de protection sociale. La dissimulation d’activitĂ© est Ă©galement constituĂ© lorsque toute personne qui exerce une activitĂ© Ă  but lucratif ne procĂšde pas aux dĂ©clarations qui doivent ĂȘtre faites auprĂšs des organismes de protection sociale de l’administration fiscale. Est Ă©galement constitutif du dĂ©lit de travail dissimulĂ© La poursuite d’activitĂ© Ă  la suite d’une liquidation judiciaire ou aprĂšs un refus d’immatriculation, ou encore aprĂšs la radiation d’un registre professionnel ; L’absence d’immatriculation d’un Ă©tablissement secondaire ; L’exercice d’une activitĂ© diffĂ©rente de celle pour laquelle l’immatriculation a Ă©tĂ© requise. La Chambre criminelle de la Cour de cassation a ainsi jugĂ©e Ă  propos du dĂ©faut d’inscription modificative au rĂ©pertoire des mĂ©tiers [] la demande d’inscription modificative audit rĂ©pertoire Ă©tant une formalitĂ© obligatoire, son omission volontaire doit ĂȘtre assimilĂ©e au dĂ©faut d’immatriculation prĂ©vu Ă  l’article L. 324-10. 1o du Code du travail » Cass. crim. 23-5-1995 n° 2- Les activitĂ©s visĂ©es L’article L. 8221-3 du Code du travail Ă©nonce qu’il s’agit de l’exercice Ă  but lucratif d’une activitĂ© de production, de transformation, de rĂ©paration ou de prestation de services ou l’accomplissement d’actes de commerce par toute personne qui, se soustrayant intentionnellement Ă  ses obligations ». L’URSSAF prĂ©cise qu’il s’agit de toutes activitĂ©s des secteurs Ă©conomiques de l’industrie et des services, les activitĂ©s de commerce et de vente. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, il s’agit de toutes les activitĂ©s lucratives qu’elles soient exercĂ©es par des travailleurs indĂ©pendants, des professions libĂ©rales, des sociĂ©tĂ©s ou tout autre personne morale. B- Le travail dissimulĂ© par dissimulation d’emploi salariĂ© Dans cette situation, c’est l’employeur qui est visĂ© et non pas dans la crĂ©ation d’activitĂ© comme dans l’hypothĂšse prĂ©cĂ©dente. 1-Les situations incriminĂ©es L’article L. 8221-5 du Code du travail dĂ©finit la situation de dissimulation d’emploi salariĂ©. Est rĂ©putĂ© travail dissimulĂ© par dissimulation d’emploi salariĂ© le fait pour tout employeur 1° Soit de se soustraire intentionnellement Ă  l’accomplissement de la formalitĂ© prĂ©vue Ă  l’article L. 1221-10, relatif Ă  la dĂ©claration prĂ©alable Ă  l’embauche ; 2° Soit de se soustraire intentionnellement Ă  l’accomplissement de la formalitĂ© prĂ©vue Ă  l’article L. 3243-2, relatif Ă  la dĂ©livrance d’un bulletin de paie, ou de mentionner sur ce dernier un nombre d’heures de travail infĂ©rieur Ă  celui rĂ©ellement accompli, si cette mention ne rĂ©sulte pas d’une convention ou d’un accord collectif d’amĂ©nagement du temps de travail conclu en application du titre II du livre Ier de la troisiĂšme partie. » Ainsi, l’employeur qui ne dĂ©clare pas ses salariĂ©s et ne dĂ©clare pas la rĂ©munĂ©ration exacte commet un dĂ©lit de travail dissimulĂ©. De ce fait, la remise d’un bulletin de paie ne mentionnant qu’une partie de la rĂ©munĂ©ration versĂ©e est constitutive de travail dissimulĂ© par dissimulation d’emploi salariĂ©. L’employeur est susceptible d’ĂȘtre poursuivi pour infraction de travail illĂ©gal mais aussi une infraction fiscale ou infraction relative Ă  la protection sociale. La situation de travail dissimulĂ© peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©e lorsque l’employeur soutient que le travail est bĂ©nĂ©vole se caractĂ©risant par une absence de contrat de travail et soutenant que les travailleurs sont des travailleurs indĂ©pendants, artisans, ou des professions libĂ©rales. Le juge a ainsi requalifiĂ© la relation en contrat de travail. Ainsi le juge a dĂ©cidĂ© que sous le couvert de contrats de sous-traitance fictifs, le prĂ©venu avait en connaissance de cause employĂ© des salariĂ©s dissimulĂ©s » Cass. crim. 22 fĂ©vrier 2000, n°99-84643. Pour une entreprise commerciale, le bĂ©nĂ©volat, de par son but non lucratif, ne peut constituer le moyen de pourvoir des postes nĂ©cessaires Ă  la rĂ©alisation de l’objet social. La jurisprudence a caractĂ©risĂ© la situation de travail dissimulĂ© en cas d’emploi irrĂ©gulier de salariĂ©s, mĂȘme Ă  titre occasionnel. qu’il n’importe que le recours Ă  ces pratiques ait Ă©tĂ© occasionnel, l’article L. 324-10 du Code du travail dans sa rĂ©daction applicable Ă  l’espĂšce, ne faisant pas du caractĂšre habituel une condition de l’infraction » Cass. crim. 30 juin 1995, n°94-82375. Le travail dissimulĂ© est aussi caractĂ©risĂ© en cas d’emploi d’un faux stagiaire. le statut dĂ©rogatoire de stage suppose que l’objectif de celui-ci soit en relation avec la formation de l’étudiant et qu’il y ait une convention avec l’établissement qui assure la formation, les tĂąches confiĂ©es Ă  Ana-Maria Y... et Anna Z... n’étaient pas en rapport avec leurs Ă©tudes et l’organisme signataire de la convention de stage n’assurait aucune formation ; que les juges en dĂ©duisent que le dĂ©lit de fourniture illĂ©gale de main-d’Ɠuvre Ă  but lucratif est constituĂ© Ă  l’encontre de la sociĂ©tĂ© Actions langues qui savait que les emplois qu’elle proposait ne rentraient pas dans le cadre d’une convention de stage » ; Cass. crim 26 mai 2010, n°09-86095 Le travail dissimulĂ© est aussi caractĂ©risĂ© par le fait de dĂ©signer des personnes comme Ă©tant cogĂ©rants alors qu’en rĂ©alitĂ© ces derniĂšres Ă©taient des salariĂ©s. Dans cette espĂšce, les cogĂ©rants Ă©taient en rĂ©alitĂ© des salariĂ©s de la SARL, Ă©levĂ©s Ă  ces fonctions pour dissimuler le montage juridique rĂ©alisĂ© Cass. crim. 21 juin 1999, n°98-88103. Les travailleurs indĂ©pendants lorsqu’il est Ă©tabli qu’un faux travailleur indĂ©pendant ou un faux auto-entrepreneur doit ĂȘtre requalifiĂ© en salariĂ©, le donneur d’ordre qui a eu recours Ă  ce dernier est considĂ©rĂ© comme l’employeur de ce salariĂ© dissimulĂ©. Ainsi, nombre de "prestations de services" de faux indĂ©pendants sont requalifiĂ©es en contrats de travail. Le cas du forfait jour le salariĂ© titulaire d’un forfait jours voit son temps de travail dĂ©comptĂ© en jours et non plus en heures. Ainsi, sur le bulletin de paie, le nombre d’heures n’est pas mentionnĂ©. Dans une espĂšce, l’employeur a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  verser une indemnitĂ© de six mois de salaire au titre du travail dissimulĂ© Mais attendu, d’abord, que la cour d’appel, qui a constatĂ© que l’employeur avait appliquĂ© au salariĂ© le systĂšme du forfait en jours sans qu’ait Ă©tĂ© conclue une convention de forfait en jours et relevĂ© que ce cadre travaillait rĂ©guliĂšrement plus de dix heures par jour, a fait ressortir le caractĂšre intentionnel de l’absence de la mention, sur les bulletins de salaire, de toutes les heures accomplies au delĂ  de la durĂ©e lĂ©gale ». Si le salariĂ© dĂ©montre la volontĂ© de l’employeur d’échapper Ă  la dĂ©claration de ces heures, il peut ĂȘtre considĂ©rĂ© dans une situation de travail dissimulĂ© puisque le bulletin de paie ne fait pas apparaĂźtre la rĂ©alitĂ© des heures effectivement travaillĂ©es et payĂ©es. Une fois encore, le travail dissimulĂ© suppose que soit concrĂ©tisĂ© le caractĂšre intentionnel de la dĂ©marche de l’employeur. Pour la Chambre sociale de la Cour de cassation, la sous-Ă©valuation, pendant plusieurs annĂ©es, d’un bulletin de paie caractĂ©rise le travail dissimulĂ© Mais attendu que la dissimulation d’emploi salariĂ© prĂ©vue par l’article L. 8221-5 du code du travail est caractĂ©risĂ©e lorsqu’il est Ă©tabli que l’employeur a, de maniĂšre intentionnelle, mentionnĂ© sur le bulletin de paie un nombre d’heures de travail infĂ©rieur Ă  celui rĂ©ellement effectuĂ© ; que les juges du fond apprĂ©cient souverainement l’existence d’une telle intention » Cass. soc. 20-6-2013, n°10-20507. En cas de convention ou d’accord d’annualisation du temps de travail, il n’y a pas de dĂ©lit de sous-Ă©valuation du bulletin de paie Cass. crim. 16-4-2013 n° 2- Les activitĂ©s visĂ©es L’URSSAF prĂ©cise que toutes les activitĂ©s, quelle qu’en soit la nature, pour laquelle il y a emploi de personnel salariĂ©s est concernĂ©. Sont cependant exclues les travaux d’urgence dont l’exĂ©cution immĂ©diate est nĂ©cessaire pour prĂ©venir les accidents imminents ou organiser les mesures de sauvetage. En ce qui concerne la dissimulation d’emploi salariĂ©, la volontĂ© de dissimuler doit ĂȘtre rĂ©elle. La Chambre criminelle de la Cour de cassation prĂ©cise rĂ©guliĂšrement que cette attitude doit ĂȘtre intentionnelle Mais attendu que la dissimulation d’emploi salariĂ© prĂ©vue par le dernier alinĂ©a de l’article L. 324-10 du Code du travail n’est caractĂ©risĂ©e que s’il est Ă©tabli que l’employeur a, de maniĂšre intentionnelle, mentionnĂ© sur les bulletins de paie un nombre d’heures de travail infĂ©rieur Ă  celui rĂ©ellement effectuĂ© » Cass. crim. 29 octobre 2003, n°01-44940. II- La rĂ©pression du travail illĂ©gal Le lĂ©gislateur a organisĂ© une protection du salariĂ© en cas de travail dissimulĂ©, la jurisprudence en prĂ©cise les contours. Par ailleurs, le lĂ©gislateur organise un systĂšme de rĂ©pression en cas de travail dissimulĂ©. A- Au regard de la situation du salariĂ© Le salariĂ© a un droit d’information sur sa situation. En cas de travail dissimulĂ© Ă©tabli, il peut obtenir le rĂ©tablissement des droits. 1- Droit d’informations du salariĂ© Selon l’article du Code du travail, Le salariĂ© obtient des agents de contrĂŽle mentionnĂ©s Ă  l’article L. 8271-7, dans des conditions dĂ©finies par dĂ©cret, les informations relatives Ă  l’accomplissement par son employeur de la dĂ©claration prĂ©alable Ă  l’embauche le concernant ». Il s’agit des services de la police judiciaire, de la direction gĂ©nĂ©rale des impĂŽts, de la direction gĂ©nĂ©rale des douanes, des organismes de SĂ©curitĂ© sociale, des caisses de mutualitĂ© agricole, de l’inspection du travail, des affaires maritimes, de l’aviation civile ou des transports terrestres. Par exemple, un salariĂ© qui a des doutes sur la rĂ©gularitĂ© de sa situation peut demander au service de l’URSSAF s’il a Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement dĂ©clarĂ©. Le salariĂ© obtient les informations relatives Ă  l’accomplissement par l’employeur de la dĂ©claration prĂ©alable Ă  l’embauche le concernant sur demande Ă©crite. La rĂ©ponse par les services concernĂ©s doit ĂȘtre adressĂ©e au salariĂ© dans les trente jours qui suivent la rĂ©ception de sa demande. Par ailleurs, il convient de prĂ©ciser que la situation de travail dissimulĂ© justifie la prise d’acte de la rupture. 2- Une indemnitĂ© forfaitaire de six mois de salaire Le salariĂ© peut, au moment de la rupture de son contrat de travail, formuler une demande d’indemnisation pour travail dissimulĂ© devant le Conseil de prud’hommes. S’il est Ă©tabli une situation de travail dissimulĂ©, le salariĂ© a droit Ă  une indemnitĂ© de six mois de salaire. La Chambre sociale de la Cour de cassation a jugĂ© que l’indemnitĂ© forfaitaire peut se cumuler avec les indemnitĂ©s de toute nature avec les indemnitĂ©s de toute nature auxquelles le salariĂ© a droit en cas de rupture de la relation de travail Cass. soc. 06 fĂ©v. 2013, n°11-23738. Cette indemnitĂ© peut donc se cumuler avec l’indemnitĂ© pour licenciement sans cause rĂ©elle et sĂ©rieuse ; l’indemnitĂ© pour non-respect de la procĂ©dure de licenciement ; l’indemnitĂ© de requalification d’un CDD en CDI ; les dommages et intĂ©rĂȘts pour violation de l’ordre des licenciements ; l’indemnitĂ© compensatrice de prĂ©avis et l’indemnitĂ© de congĂ©s payĂ©s. 3- Dommages et intĂ©rĂȘts du prĂ©judice rĂ©sultant de la dissimulation Le salariĂ© a la possibilitĂ© d’obtenir des dommages et intĂ©rĂȘts pour faire rĂ©parer le prĂ©judice causĂ© par la dissimulation de son emploi. Ce prĂ©judice peut dĂ©couler de la difficultĂ© Ă  trouver un logement ou Ă  obtenir un crĂ©dit faute de bulletins de paie 4- ResponsabilitĂ© civile Le salariĂ© qui a Ă©tĂ© en situation de travail dissimulĂ© doit rĂ©gulariser sa situation fiscale et sociale. Si la volontĂ© de frauder du salariĂ© est Ă©tablie, il peut Ă  titre de sanction se voir priver du bĂ©nĂ©fice de certaines prestations sociales. Tout ou partie des indemnitĂ©s journaliĂšres dues par le salariĂ© peut ĂȘtre retenue par les organismes de maladie Les ASSEDIC peuvent supprimer le revenu de remplacement et sanctionner pĂ©nalement le travailleur pour fraude aux allocations. B- Sanctions pĂ©nales et administrative L’employeur qui a Ă©tĂ© reconnu coupable de travail dissimulĂ© encourt des sanctions pĂ©nales mais aussi des sanctions administratives. De mĂȘme, peut ĂȘtre reconnu coupable de l’infraction de travail illĂ©gal le client qui conclut des contrats avec une sociĂ©tĂ© dont il n’a pas vĂ©rifiĂ© si elle s’était acquittĂ©e de l’accomplissement des formalitĂ©s obligatoires Article L. 8222-2 du Code du travail. 1- Sanctions pĂ©nales Toute infraction Ă  l’interdiction du travail dissimulĂ© est puni d’un emprisonnement de trois ans et d’une amende de 45 000 225 000 pour les personnes morales, et de peine complĂ©mentaire notamment d’interdiction d’exercer l’activitĂ© professionnelle Article L 8224-1 du Code de Commerce. L’emploi dissimulĂ© d’un mineur soumis Ă  l’obligation scolaire est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 d’amende. 2- Sanctions administratives Aux sanctions pĂ©nales, s’ajoutent des sanctions administratives. Il s’agit notamment de La dissolution si la personne morale a Ă©tĂ© créée pour commettre les faits ; L’interdiction d’exercer l’activitĂ© pendant cinq ans au plus directement ou par personne interposĂ©e ; La fermeture de l’établissement jusqu’à trois mois sur simple transmission du procĂšs-verbal au prĂ©fet ; Le remboursement des aides publiques octroyĂ©es au cours des 12 mois prĂ©cĂ©dant l’établissement du procĂšs verbal ; Le refus des aides publiques Ă  l’emploi et Ă  la formation professionnelle pour une durĂ©e maximale de cinq ans aux personnes physiques et morales ayant Ă©tĂ© verbalisĂ©es pour une infraction de travail dissimulĂ© ; L’exclusion des marchĂ©s publics jusqu’à cinq ans Il ressort en dĂ©finitive que la situation de travail dissimulĂ© est assez complexe et tient compte de situation d’espĂšce, l’intention de frauder devant ĂȘtre rĂ©elle. L’employeur devra Ă©viter toute situation ambiguĂ« pouvant conduire Ă  le faire condamner pour dĂ©lit de travail dissimulĂ©. La dĂ©nonciation du salariĂ© pour travail dissimulĂ© est suffisamment grave pour l’employeur, il devra obtenir de maniĂšre objective tous les Ă©lĂ©ments indispensables avant toute action judiciaire.

l 8221 6 du code du travail