Enremontant le temps du Festival d’Avignon, Olivia Grandville propose une réponse faite d’anecdotes, de titres fameux et de gestes parfois oubliés. Olivia Grandville, Une semaine d’art en Avignon, 2011. ENCE TEMPS LA, L'AMOUR. Durée : 1h15. du 7 au 30 juillet - Relâches : 12, 19, 26 juillet. à 18h00. LUNA (LA) / QUARTIER LUNA. Réservations +33 (0)4 90 86 96 28 . Abonné 14 € Plein tarif 20 € Enfant (- de 16 ans) 16 € Réduit (chômeur, étudiant) 16 € * * Ce tarif n'est pas disponible sur Ticket'Off. Veuillez vous rapprocher de la billetterie du théâtre ou de la compagnie pour Ilpourra toujours dire que c’était pour l’amour du prophète, Festival d’Avignon jusqu’au 16 juillet au gymnase du lycée Saint Joseph, Cest en Provence à Avignon, que La Mirande, dans sa métamorphose en hôtel luxe 5 étoiles, est restée une demeure très française, chose rare en plein brassage du monde. Il y a, dans cette pierre apportée au patrimoine par la famille Stein, comme un écho de la juste appréciation, à notre endroit, des poètes et écrivains d’Outre ENCE TEMPS LA, L'AMOUR de Gilles Segal, avec David Brecourt. Mise en scène Christophe Gand. "Un petit bijou" L'oeil d'Olivier Reprise au festival Off d'Avignon du 7 au 31 juille Maisnon ce blog n’est pas mort (vive ce blog), mais c’est vrai que bon. Non, rien. Bref. Je reviens. Avec un titre que certains qualifieront de « putaclic » et ils n’auront pas tout à fait tort, voire même ils auront totalement raison, mais faut ce qu’il faut, hein, ça sent la poussière, j’avais trop peur que vous ayez trop peur des acariens pour cliquer sur mon lien. . Une conseillère au Planning familial d’Avignon parle de l’évolution des missions de ce mouvement qui fête ses soixante ans. Des actions pour protéger femmes et ados. Mise en cause du député écologiste Denis Baupin pour des faits de harcèlement et d’agressions sexuelles, suicide en direct sur internet d’une jeune fille après un viol…, la violence faite aux femmes "est présente dans tous les milieux", souligne Élisabeth de Bastier, conseillère conjugale et familiale au Planning familial d’Avignon. Et les statistiques sont sans appel "Une femme battue meurt tous les trois jours en France, une femme sur dix subit des violences… C’est énorme." Derrière ces chiffres, des situations bien réelles. "Des femmes battues, j’en vois régulièrement", témoigne la conseillère, arrivée à l’antenne d’Avignon en 1999. Souvent, c’est au détour d’un entretien sur la contraception que l’enfer vécu se révèle "Des pratiques sexuelles qu’elles n’aiment pas, des conjoints qui les traitent comme des moins que rien…" Et des coups. "Beaucoup n’arrivent pas à partir, par peur du compagnon, et n’en parlent pas à leur entourage par honte." "Nous sommes un observatoire de la société" Les jeunes ne sont pas mieux loties. "Des adolescentes me disent qu’elles l’ont “fait” mais que ça les dégoûte. D’autres ont des pratiques extrêmement dégradantes pour rester vierge jusqu’au mariage. L’amour, dans ce qu’il a de beau, est sali. Cela a des effets énormes sur la sexualité." Des violences faites aux femmes contre lesquelles "va bientôt être mis en place un observatoire dans le Vaucluse. On travaille déjà sur ce thème avec la police, la gendarmerie…". Loin de la caricature de "mouvement féministe extrême et pro IVG" que certains veulent lui coller comme image, le Planning, qui fête cette année ses soixante ans d’existence, agit au quotidien "pour les droits des femmes". Des droits que les conseillères du mouvement défendent à travers des interventions dans des établissements scolaires, différentes structures, ou en accueillant toutes celles, mineures et majeures, qui le souhaitent dans leurs locaux avignonnais. "Nous sommes un observatoire de la société", résume la conseillère de l’antenne d’Avignon. La violence, aussi sur internet Au plus près des problématiques sociales, le Planning "travaille énormément sur la prévention". Les dangers d’internet et des réseaux sociaux occupent une grande part de leurs interventions auprès des jeunes. "Certains sont harcelés après s’être montrés à moitié nus sur des photos mises en ligne et récupérées par d’autres… On a aussi l’exemple de jeunes traumatisés car, lors d’un tchat qui était au début anodin, un internaute s’est montré en train de se masturber devant sa webcam… Ces victimes ont honte, gardent ça pour elles, et ce traumatisme devient une bombe à retardement. "Les images "violentes et pornographiques" auxquelles ont accès les enfants et les ados sur internet donnent, elles, "une image avilissante et salie de la femme. 80 % des jeunes de 11 ans ont déjà vu un film pornographique". Mais la violence n’est pas qu’en ligne à un âge où l’on se construit. La difficulté des jeunes d'exprimer leurs émotions Au quotidien, "les jeunes n’apprennent plus à s’exprimer avec des mots. On lance d’ailleurs dans le Vaucluse un programme, Prodas Programme de développement affectif et social, imaginé au Québec, qui les incite à exprimer leurs émotions. Ça se fait sur Montpellier et Marseille". Autre problématique sur laquelle travaille le Planning les relations affectives et sexuelles dans le monde du handicap. Là encore, internet peut être "la porte ouverte à tout". "Une femme handicapée a témoigné de son calvaire. Elle avait rencontré quelqu’un sur internet, il lui avait donné rendez-vous dans un bar, finalement, il l’a amenée à l’hôtel et l’a violée." Contraception et dépistages Souvent caricaturées comme des pro-avortement, les militantes du Planning sont pourtant loin d’en faire l’apologie, "on défend seulement le droit à l’avortement, on considère que chaque personne est en capacité de prendre ses décisions". Élisabeth de Bastier estime même que la suppression de l’obligation de l’entretien préalable, sauf pour les mineurs, et du délai de réflexion de huit jours n’est "pas une bonne chose. L’entretien à l’accompagnement est primordial, et avec la suppression du délai de réflexion, on peut avorter dans les 48 h…" sans le recul souvent nécessaire pour une telle décision. Si, en France, chaque année, il y a encore 200 000 femmes qui se font avorter, "beaucoup sont âgées de 18 à 25 ans, un chiffre qui ne diminue pas", c’est en partie "parce que les jeunes ne savent pas comment fonctionne la contraception. Quand on oublie une seule fois sa pilule, le cycle est reparti ! Ça ne sert à rien d’en prendre deux le lendemain !" Au Planning, où tout est fait dans l’anonymat et la discrétion, les femmes et les jeunes filles sans besoin d’autorisation parentale ont également accès à des consultations gynécologiques et à "tous les dépistages, gratuitement". Avec un test proposé systématiquement sur les infections à chlamydies, sexuellement transmissibles, "c’est très peu connu, mais si on n’est pas soigné, c’est la première cause d’infertilité chez la femme ! Et ces infections sont de plus en plus nombreuses…" Là encore, le planning reste vigilant sur l’évolution de la société et à l’écoute de tous. "Tous les mercredis après-midi, nous faisons un tchat planning84 on répond en direct à toutes les questions !", rappelle la conseillère. Un outil dans l’air du temps pour répondre aux questions des femmes, mais pas seulement… Planning familial d’Avignon les consultations gynécologiques, les dépistages se font sur rendez-vous. Les conseillères conjugales reçoivent sur rdv du lundi au vendredi, sans rendez-vous le mercredi après-midi. 13, rue de la Vénus-d’Arles. Tél 04 90 87 43 69. Rassemblés pour rendre grâce au Seigneur. Avec Sainte Claire. Rendre grâce pour sa vie, sa vocation, ce rayon lumineux qu’elle déploie, l’appel dans lequel elle entraîne ses sœurs, chacune d’entre vous depuis plus de huit siècles. Invités à contempler cette profonde relation d’intimité à laquelle elle se découvre appelée, dans laquelle elle est entraînée, pour nous dire, nous redire, que chacun d’entre nous est appelé à une telle intimité avec le Seigneur. Nous sommes au début du 13° siècle. Une époque de changement. Les villes explosent, le commerce prend son essor. On sort de la société féodale. Bien des repères bougent. Les écarts s’accentuent entre ceux qui mettent en place et profitent de cette nouvelle organisation sociale, et les plus pauvres laissés de côté. On pourrait certainement développer bien des analogies avec la situation que nous connaissons aujourd’hui. Nous sommes à Assise. Où la ville s’organise selon ce mouvement. François est fils de marchand. Claire est d’une famille qui appartient à la noblesse de la ville. L’un et l’autre, chacun dans son histoire personnelle va se laisser travailler par l’insatisfaction qui le tenaille. Cette vie riche, insouciante… Cette vie de reconnaissance sociale…Ce vide radical du toujours plus’ ne peut combler. François vit pleinement, fait la fête, s’éclate ». Il en a les moyens… mais il cherche autre chose. Un jour résonne pour lui cet appel François, répare mon Eglise ». Il va y mettre toute son énergie, avec le temps qui lui sera nécessaire pour comprendre que cette réparation ne se joue pas d’abord dans le fait de remonter des murs. Claire, elle, est habitée par un très profond désir, intime, puissant… Comment le définir ? Désir de relation, désir d’être comblée, désir d’aimer et d’être aimée… ? Elle va alors aller chercher à puiser à la source qui peut apaiser sa soif, qui puisse ouvrir à ce renouvellement profond. Elle va s’attacher à se laisser toucher par la Parole qui la rejoint, et lui ouvre la porte sur le mystère de Dieu. Elle se laisse séduire par la pauvreté, cherchant à être suffisamment libre et détachée pour laisser place à l’amour de Jésus. Elle déploiera ainsi une vie de prière, et progressivement, avec ses sœurs, une vie fraternelle dans la joie et la simplicité. Fascinée par le Christ pauvre, elle s’attache à le suivre, petite, pauvre, servante, pour vivre de la Bonne Nouvelle de son Evangile, rien de moins, rien de plus. François, Claire ; François et Claire vont ainsi inviter à retrouver cette radicalité de l’Evangile. Parce que tout ne fait pas vivre… tout ne peut pas construire. Ils vont se mettre à l’écoute de la voix du Christ, de lappel du Bien Aimé. … Lève toi mon amie, ma toute belle, et viens »… Ce poème exprime la recherche amoureuse… il nous dit la recherche de Dieu. Une des expressions les plus vivres de la quête de Dieu. Quête qui engage la totalité de l’existence et de l’expérience. Peut-être le chant le plus approprié de ce que nous sommes appelés à devenir. Dieu c’est un amour et un amour qui a besoin de quelqu’un pour recevoir son besoin d’amour. C’est ce qu’il nous dit dans ce poème où pourtant, il n’est jamais nommé. 1. Lève-toi… Viens… C’est la part de Dieu de nous attirer. Vocation c’est l’intervention de Dieu qui nous attire. La vie religieuse, c’est répondre à ce baiser d’amour que Dieu donne à l’homme. Jésus nous attire… pour nous conduire au Père. Demeurez en moi comme moi en vous. » Lève-toi » – Vocabulaire de la Résurrection. Elie lève-toi et mange » Passion levez-vous, allons » Lève-toi et viens » à la femme courbée… tournée vers elle-même. Notre vocation première est de regarder du côté de l’autre. Pouvoir le voir – pouvoir se voir en lui, se recevoir de lui. 2. Nous mettre debout nous oriente vers l’autre. Pour vivre de la relation à l’autre. Pour devenir le sacrement d’une humanité faite pour tous, d’une humanité qui se laisse appeler par Dieu et qui se laisse entraîner dans des chemins de fraternité. Nous ne pouvons être contagieux que si nous reproduisons l’image de la ressemblance. L’Esprit qui restaure la ressemblance en jouant avec les différences. Chacune de vous, mes soeurs, a reçu un appel du Seigneur. Et c’est cette réponse personnelle qui fait vivre sur le chemin de la vie ordinaire simple et pauvre, mais habitée par Dieu. Mais cela, vous et nous ne le vivons pas isolément. Cette vie habitée nous engage à l’amour fraternel… sans doute la plante la plus délicate de ce monde, mais aussi la plante la plus vivace, car Jésus en a payé le prix. Dieu le Bien Aimé devient contemplatif… Il se dit et se révèle à nous comme contemplatif. Découvre-moi ton visage… fais-moi entendre ta voix. Il nous remet debout pour cela. Il a besoin de cela, il est pauvre, mendiant de cela… Telle est notre vocation personnelle. Telle est la vocation de l’Eglise. Telle est votre vocation communautaire. Dieu nous contemple. Et nous appelle à nous contempler les uns les autres. La contemplation mutuelle est l’ébauche de la communion des saints… Là est la source de notre joie. Cette joie qui dit que l’on est en vérité l’un avec l’autre. » Prière… demander à Dieu avec l’aide de Claire de nous laisser aller vers nous-mêmes… et de le trouver, de nous laisser contempler. De nous laisser aller vers l’autre plus loin, de le contempler, plus loin que ce que l’on en voit. Laissons-nous travailler par ce besoin du visage de l’autre… et cette responsabilité de lui laisser voir le nôtre. Nous devons nous donner mutuellement d’exister. Pour pouvoir vivre, mais plus encore pour pouvoir vivre nos vœux, nous avons besoin de l’autre, et l’autre a besoin de nous. Va vers toi-même… Fais-moi voir ton visage. Montre-moi ton visage car ton visage est beau. Va vers tes frères et tes sœurs. Car nous sommes voués à la contemplation fraternelle. Textes liturgiques année C Ac 5, ; Ps 29 30, 3-4, 5-6ab, 13 ; Ap 5, 11-14 ; Jn 21,1-19 Garde à ton peuple sa joie, Seigneur, toi qui refais ses forces et sa jeunesse. » C’est ce que nous avons demandé à Dieu au début de cette célébration. Nous l’avons demandé car nous sommes souvent menacés par le danger de la tristesse, de l’affadissement et de l’inertie spirituelle. Le temps pascal est un moment de revitalisation de notre vie chrétienne nous devons repartir du centre de notre foi à travers notre rencontre avec le Ressuscité. Et c’est ce que nous permet cette page d’évangile nous sommes dans le dernier chapitre de l’évangile selon Jean et pourtant nous avons l’impression que tout commence, comme au premier jour. Les disciples reprennent leurs activités quotidiennes et Jésus appelle à le suivre. Impression de déjà-vu ! En fait l’évangéliste Jean nous indique à travers le cheminement de l’apôtre Pierre trois critères pour être de vrais disciples du Ressuscité. Le premier critère est celui de l’épreuve du temps. Il faut du temps pour devenir disciple du Christ. Il est frappant de voir que l’appel de Pierre situé dans les trois autres évangiles au tout début quand le Christ passe devant le lac de Tibériade n’apparaît chez Jean qu’ici, à la fin. Dans le premier chapitre, Pierre rencontre Jésus grâce à son frère André et le Messie le regarde en disant Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas. » 1, 42 Mais il ne lui dit pas suis-moi ». C’est un peu comme si l’évangéliste avait voulu transposer l’appel véritable de Pierre à la fin, pour nous dire quelque chose d’important on ne devient vraiment disciple de Jésus que lorsqu’on a touché sa misère. Avant, on pouvait prétendre suivre le Christ mais ce n’était pas sans illusion. Pierre, après le lavement des pieds avait affirmé à Jésus qu’il continuerait de marcher à sa suite et lui avait dit Seigneur, où vas-tu ?’ Jésus lui répondit Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard.’ Pierre lui dit Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour toi !’ » 13, 37 Et nous connaissons la suite avec le triple reniement. Suivre Jésus à partir de ses propres forces ne mène pas très loin ; en tout cas, cela mène tôt ou tard à l’impasse, à l’expérience de notre incapacité foncière à marcher derrière Jésus. Pierre a eu beau entendre l’avertissement du Christ ; il ne l’a pas cru tant qu’il n’a pas fait l’expérience de sa faiblesse. Le disciple ne l’est vraiment qu’à partir du moment où il a touché son péché et a reconnu son besoin d’être sauvé, d’être arraché à sa complicité avec le mal. Et pour cela, il faut du temps, l’expérience de la vie qui éprouve nos belles paroles et nos prétentions. Le deuxième critère après celui du temps pourrait être la confession d’amour. Pierre a déjà fait devant les apôtres sa confession de foi Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » Jn 6,68-69 Il a affirmé avec force qui était Jésus pour lui et pour les Douze, et ce à un moment difficile de la prédication de Jésus où beaucoup de disciples l’avaient abandonné. Mais il restait surtout pour Pierre à faire sa confession d’amour pas simplement je sais qui tu es, mais je te dis que je t’aime. Et je te le dis avec l’expérience de ma misère, de ma parole trahie, avec la conscience de ma lâcheté et de mes paroles creuses. Mais je te dis quand même Seigneur, toi, tu sais tout tu sais bien que je t’aime. » C’est-à-dire, tu sais que je t’aime avec mes contradictions, avec mes incohérences et mes mesquineries. Mais je choisis de demeurer avec toi en accueillant sans cesse ton pardon et en sachant que désormais c’est toi qui seras ma force. C’est toi qui referas mes forces et ma jeunesse. Et cette confession d’amour se vérifiera dans sa manière de vivre devenir disciple de Jésus, c’est renoncer à conduire sa vie par soi-même. Suivre le Christ, c’est bien marcher derrière lui et non devant comme l’a tenté Pierre qui a alors entendu Passe derrière moi, Satan. » Mt 16, 23 Accepter de ne plus décider par soi-même où l’on va, mais se laisser guider par un autre vers un chemin inconnu, comme Jésus l’annonce à Pierre à travers l’image de la ceinture qu’il se laissera mettre. Cet apprentissage de l’obéissance à l’Esprit Saint, c’est dans l’humble quotidien qu’il se vérifiera. Jésus rejoint ici Pierre chez lui, en Galilée, dans son travail habituel de pêcheur. C’est chaque jour que nous apprenons à suivre le Christ là où nous sommes. C’est là que le Ressuscité se manifeste au milieu de nous si nous savons le reconnaître. Le troisième critère est ecclésial. On ne suit pas Jésus tout seul. Chacun suit personnellement le Christ mais il le fait avec d’autres. Dans l’évangile, Pierre ne discerne pas seul la présence et l’appel de Jésus. Il a besoin d’un autre disciple, celui que Jésus aimait. C’est lui qui reconnaît au signe de la surabondance du poisson que cet inconnu sur le rivage ne peut être que le Christ, l’homme qui donne toujours sans compter le vin à Cana, le pain sur la montagne et maintenant le poisson. Comme pour le tombeau vide, ce disciple voit et il croit. Pierre a besoin de l’entendre dire c’est le Seigneur » pour plonger dans la foi. On ne croit pas tout seul ; nous avons besoin de la foi des autres pour grandir dans notre propre foi. Dans les Actes des Apôtres, Pierre et Jean sont ainsi associés sans cesse dans les premiers chapitres, chacun dans son rôle. Un disciple ne va jamais seul mais avance avec ses frères et sœurs. Et il se nourrit avec eux du repas eucharistique évoqué par ce déjeuner au bord du lac c’est bien Jésus qui prend le pain et le donne à tous. Pour être disciple du Christ, il nous faut donc du temps, de l’amour et la communauté. C’est tout l’itinéraire de Pierre le temps de faire l’expérience de sa faiblesse ; le temps de dire son amour viscéral pour Jésus ; le temps de former avec les autres apôtres la communauté naissante. Pierre a refait ses forces dans la Résurrection du Christ et dans les Actes des Apôtres, nous le verrons prêcher et agir avec une assurance étonnante. Celle-ci ne vient pas de son caractère elle est le don de l’Esprit Saint que Dieu donne aux disciples qui lui obéissent. Alors avec Pierre, frères et sœurs, demandons à nouveau Garde à ton peuple sa joie, Seigneur, toi qui refais ses forces et sa jeunesse. » Amen MENDÈS, Catulle 1841-1909 D'une Dame d'Avignon laquelle par son mari qui était sourd fut tenue pour innocente encore que coupable et plus tard pour coupable encore qu'innocente. 1893. Saisie du texte et relecture O. Bogros pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux Adresse Médiathèque André Malraux, 27216, 14107 Lisieux cedex -Tél. Fax Mél mediatheque [Olivier Bogros] Diffusion libre et gratuite freeware Texte établi sur un exemplaire coll. part. de la 3ème édition des Nouveaux contes de jadis donnée par Paul Ollendorff à Paris en 1893. D'une Dame d'Avignonlaquelle par son mari qui était sourd fut tenue pour innocenteencore que coupable et plus tard pour coupable encore qu'innocente par Catulle Mendès ~~~~ Vers ce temps-là, dans la ville d'Avignon on ne saurait choisir de lieu plus propice où faire se dérouler les aventures d'un plaisant conte d'amour, vu que, en cette cité plus qu'en aucune autre, les femmes sont enclines à faire leurs maris cocus et les maris obstinés à ne point l'être, ce qui engendre de fort nombreux et forts divertissants débats, beaucoup de personnes s'étonnaient que la demoiselle Étiennette de Val-les-Lys, jeune comme les plus fraîches fleurs et jolie autant qu'on le peut être, se fût donnée en mariage au vieux sire de Roc-Huant, bossu, bancal, obèse, partout fluant en lourde graisse, laid en une parole comme les sept péchés capitaux - non point comme les sept, comme six seulement, car il y en a un, vous savez bien lequel, qui n'a rien de vilain. Et notez que le vieil homme, pour comble de disgrâce, ne voyait que d'un oeil et n'entendait d'aucune oreille. Mais Étiennette ne paraissait point importunée d'un tel compagnon de lit ; elle folâtrait du matin au soir, riait à tout propos, n'avait pas plus de soucis qu'il ne fleurit de pâles fleurs d'automne à un rosier de mai ; et lorsqu'on lui demandait la cause de cette belle humeur Eh! bonnes gens, répliquait-elle, si je suis aise, c'est parce que mon mari est sourd ! » Naturellement on croyait que, parlant de la sorte, elle se voulait moquer. En quoi on se trompait grandement. C'était bien à la surdité du vieux sire qu'elle devait ses plus douces joies. Eh! comment cela pouvait-il être? vous ne tarderez point à le savoir. A vrai dire, dans tout le pays avignonais, où cependant ne sont point rares les féminines bouches qui ne s'épouvantent point d'une lèvre amoureuse si proche qu'elle soit, vous n'auriez point rencontré de personne plus dispose qu'Étiennette de Val-les-Lys à se laisser caresser par un amant bien fait ; elle ne pouvait voir un jeune homme de bonne mine, ou seigneur, ou manant, sans ressentir en tous les points de soi, mais en un point surtout, des mouvements qui ne lui conseillaient pas de fuir, bien au contraire ; et, à ces naturelles impulsions, elle ne résistait que si, par circonstance, il lui lui était impossible d'y obéir ; de mari aussi fréquemment trompé que le sire de Roc-Huant, je ne pense pas qu'il en fut jamais. Mais, d'autre part, Étiennette portait un coeur si sincère, que, pour rien au monde, elle n'eût consenti à proférer un mensonge. Infidèle, oui ; déloyale, point du tout. Même dans l'honnête but de bafouer un jaloux il lui aurait été impossible de recourir à ces ruses, à ces sournoiseries dont les dames usent très volontiers; tout ce qu'elle avait fait, tout ce qu'elle voulait faire, tout ce qu'elle pensait même, il fallait qu'elle le dît, à haute voix, sans restriction. Le moyen, si elle avait épousé quelque homme à l'ouie un peu fine, d'obéir à la fois, comme elle y était obligée, à son tendre tempérament et à son franc naturel ? Un mari sourd au point de dire lorsque l'orage tonne N'a-t-on point frappé à la porte ? » lui était donc échu à propos pour lui épargner d'étranges embarras. Et ils avaient souvent, la jeune dame et le vieux sire, des causeries telles, ou quasi telles - Bon vêpre, m'ami », disait Étiennette au retour de la promenade. - Bon vêpre à vous aussi, m'amour, répliquait le sire de Roc-Huant qui, comme l'ont accoutumé la plupart des gens durs d'oreille, feignait volontiers d'entendre et se piquait de répondre à propos. - Il faut que je vous apprenne ce qui m'advint par la ville tandis que vous étiez au logis. - Eh! hé! - Comme je passais devant la maison de ma tante Eudoxe de Puy-Vert, je vis, non loin de là, à une fenêtre, un jeune homme si joli, si gracieux, que jamais encore je n'en avais vu d'aussi gracieux ni d'aussi joli. - Vous avez fort bien fait, reprenait le bon sourd, de rendre visite à votre tante Eudoxe de Puy-Vert. - Sans doute je plus à cet inconnu tout autant qu'il me plaisait ; car, après quelques regards échangés et sans une seule parole, il m'invita, d'un geste très galant, - c'était une grande audace, mais je ne lui en sus point mauvais gré ! - à le venir joindre en sa chambre. Fallait-il lui laisser le temps d'un autre geste qui m'aurait pu diffamer dans l'opinion des passants ? je ne le crus pas, étant une personne soigneuse de son honnête renom ; et, dès que je fus entrée, il ferma très vite la porte. - Puisqu'elle était venue jusqu'à notre porte, vous auriez dû prier votre tante à souper avec nous. C'est une excellente femme et que j'estime fort. - Pour ce qui est de vous dire ce qui advint dès que l'huis fut clos, je pense que cela est superflu ! vous le devinez de reste ; comme aussi bien vous m'attendiez et que vous n'aimez point manger la soupe froide, il m'avait semblé peu opportun de m'attarder en des résistances dont j'use à peine lorsque je suis de loisir. Ce jeune homme m'a paru aussi aimable qu'on le peut désirer ! et, bien qu'il m'ait tenu peu de discours, je suis portée à croire que c'est un étranger, car j'ai trouvé en sa compagnie des amusements que ne m'avaient point fait connaître vos parents et vos amis, ni aucun des habitants de cette ville. - Ah ! si elle avait prié elle-même des parents et des amis, je conçois qu'elle n'ait pu souper avec nous ; ce sera pour une autre fois, et nous lui ferons bonne chère. Que c'était donc à Étiennette une grande satisfaction, - après de plus doux plaisirs, - de ne point mentir à son mari ! Rien n'est plus aimable que d'avoir, avec le coeur content, la conscience tranquille. Certaine nuit, -c'était vers la mi-juillet ; quand sont si chaudes les insomnies, - elle s'agitait fort entre les draps, et tout à coup elle saisit aux deux épaules le sire de Roc-Huant. - Quoi ? quoi ? qu'arrive-t-il, m'amour ? dit-il tout en émoi. - Hélas! m'ami, je ne saurais dormir, tant j'ai l'esprit occupé de ce nouveau valet que vous avez fait venir des champs. - Certainement, il n'est pas aisé de dormir durant ces brûlantes nuitées. - Fermant les yeux, je le vois, si jeune, si robuste, en son sarreau dont les manches relevées découvrent ses bras nus, et rien n'égale le trouble où me met la pensée qu'il est couché, là, si près de moi, au fond du verger, dans le grenier où l'on met les raisins et les figues à sécher pour l'hiver. - Mon Dieu, m'amour, si vous l'avez pour agréable, je vous permets sans chagrin d'aller prendre le frais dans le verger, et, des fruits qui sont sur la paille du grenier, vous en pouvez user à votre faim, pour vous rafraîchir le sang. Elle ne manqua point de mettre à profit le bon vouloir de son mari ! et, quand elle revint dans la chambre conjugale - Eh ! ça, m'amour, dit-il, vous sentez-vous bien à présent ? - Ah ! mieux qu'aucune parole ne le saurait exprimer ! j'éprouve un calme et une aise extraordinaires. Votre nouveau valet est un homme admirable, m'ami, et je pensais être au paradis, tandis qu'il me serrait contre sa poitrine qui sent le thym des lisières d'avril et l'herbe au temps des fenaisons. - Vous exagérez un peu, dit le sire en riant, notre verger est un joli jardin, mais ce n'est point un paradis. - Par trois fois, il m'a charmée d'une étreinte si ardente, sur la paille du grenier, que j'ai cru rendre l'âme, avec délices, trois fois, et non, je vous le jure, sans valables raisons ! - Eh ! m'amour, si vous aviez grand'faim et grand'soif, trois grappes de raisin c'était peu de chose ; il ne fallait vous faire faute de rien, puisqu'il n'y a rien dans la maison qui ne vous appartienne. De sorte que, grâce à la surdité de son mari, la demoiselle du Val-les-Lys était bien la plus fortunée amoureuse qui fut, vers ce temps-là, dans Avignon, dans Apt ou dans Vaucluse. Mais qui donc sait se satisfaire des bonheurs qui sont faciles et prochains ? Étiennette eut la fantaisie de faire quelque voyage où elle rencontrerait des amants jusqu'à ce jour inconnus, et, un beau matin, elle déclara au sire de Roc-Huant qu'elle voulait aller en pèlerinage à Notre-Dame-des-Alpines. Vous pensez bien, lui dit-elle, que ce n'est point pour prier dévotement, au fond de la grotte que ferme une broussaille, la petite image en bois doré, ni pour rapporter quelque sainte relique ; mais par les routes je ne manquerai pas de lier amitié -avec d'aimables pèlerins qui me tiendront ; le jour, de tendres propos, et, la nuit, m'enchanteront par de tendres caresses. Le sourd ne put qu'approuver les pieux desseins de sa femme ; il loua surtout le penser qu'elle avait de rapporter de saintes reliques ; et, dès le lendemain, elle partit. Mais elle eut grand tort de s'éloigner ! Dès qu'elle fut hors de la maison, de méchantes gens révélèrent au vieux sire, non par des discours qu'il n'eût pas entendus, mais en des paroles écrites, les tours que lui avait joués sa femme et même l'adroit moyen, - plusieurs l'avaient surpris,- dont elle usait pour le bafouer de toute manière sans mentir en aucune façon. La colère du mari, encore qu'il fût bonhomme, fut très grande, comme on pense ! Il choisit dans le verger et décortiqua une forte branche de cornouiller dont, au retour de l'infidèle, il lui caresserait bellement les épaules et l'échine. Or, pendant qu'il nourrissait ces méchants projets, que faisait Étiennette de Val-les-Lys ? Sans doute elle se divertissait, du regard et des lèvres, avec les jeunes voyageurs des chemins ? Point du tout. Un grand changement s'était fait en elle. Dès un Ave â la première chapelle de la route, une lumière intérieure, par la grâce de la bonne Vierge, lui avait permis de voir toute la vilenie de ses concupiscences. Elle comprit qu'elle avait eu grand tort de berner un homme de haut rang et de bon coeur, comme était le sire de Roc-Huant ; elle eut horreur de ses fautes passées, jura que jamais elle ne retomberait dans le péché où le Malin l'avait poussée. Si elle ne retourna point sur l'heure au logis conjugal, ce fut qu'elle voulait expier ses crimes par les fatigues et les jeunes d'un long pèlerinage ; et quand elle revint dans la ville d'Avignon, elle était certes la plus honnête et la plus sincère repentie qui eût jamais mérité l'absolution. M'ami, m'ami ! s'écria-t-elle en se jetant aux pieds de son mari, je ne suis plus celle que j'étais. Accueillez-moi ! pardonnez-moi ! Il y avait, parmi les pèlerins, de beaux jeunes hommes qui soupiraient en me regardant, qui m'auraient voulu prendre par la main pour me conduire dans l'obscurité du bois, qui m'eussent prouvé leur tendresse, sans doute à plusieurs reprises, sur la mousse des orées, aussi moelleuse que les meilleurs lits. Mais j'ai résisté à leurs désirs ! j'ai racheté mes antiques erreurs par le jeûne et la prière ! si bien que, maintenant, digne de vous, aussi chaste que je fus impure... Il ne la laissa pas achever, et, levant la grosse branche décortiquée - Ah ! je sais ce que tu vaux, fausse créature ! ce que tu dis, je l'entends bien. Tu t'es laissé prendre par la main, de jeunes pèlerins t'ont conduite dans les bois, et ils t'ont caressée sur la mousse, et sans avoir prié ni jeûné, tu reviens, indigne de moi, impure comme devant ! En même temps, il la rouait de coups, du mieux que pouvaient ses vieilles mains peu vigoureuses. La pauvre Étiennette de Val-les-Lys, en même temps que très marrie, se sentait au dernier point surprise. Quoi ! on la battait à cause d'un si honnête discours, tandis que naguère on ne la châtiait point de tant d'impudents propos ? Eh ! oui, précisément ; et ce qui lui semblait étrange était fort équitable au contraire ; car il convenait que, par un juste retour, la surdité maritale qu'elle mit à profit pour ne point révéler ses péchés tout en les avouant, l'empêchât à présent de faire connaître, bien qu'elle la criât, son inutile innocence. Au surplus, elle eut moins de mal que de peur, la branche de cornouiller, par la douceur de la bonne Vierge, qui eut pitié de sa pénitente, s'étant rompue avant d'avoir causé de graves dommages aux belles épaules d'Étiennette, si grasses et si blanches, où transparaissait sous les coups, çà et là, quelque rougeur, comme une églantine rose qui viendrait à fleur de neige. Paroles de la chanson Un Prince En Avignon par Michèle Torr Il était un prince en Avignon Sans royaume, sans château, ni donjon Là-bas tout au fond de la province Il était un prince Et l'enfant que j'étais Cueillait pour lui bien des roses En ce temps le bonheur était peu de choses Il était un prince en Avignon Sans royaume, sans château, ni donjon Mais ces mots nous chantaient les campagnes Des grands rois d'Espagne Quand le soir descendait On devenait spectateurs Et la ville avec lui n'était plus qu'un coeur Il nous emportait dans son empire Nous attendrissait avec un sourire Combien je l'aimais, combien je rêvais Et puis vers ma ville je m'en retournais Il était un prince en Avignon Sans royaume, sans château ni donjon Là-bas tout au fond de la province Il était un prince Un prince

en ce temps là l amour avignon